La présidente du SIISNEQ-CSQ, Karine Ouellet-Moreau, dénonce le fait que, « malgré l’ordonnance du gouvernement de réduire le recours à la main-d’œuvre indépendante, la direction du CISSS de la Côte-Nord n’a pas su planifier de plan concret pour faire face à cette situation. Elle a préféré prendre seule ses décisions sans nous consulter. La saison estivale débutera officiellement dans quelques jours, et l’inquiétude gagne l’ensemble du personnel dans tous les établissements ».
Des demandes irresponsables
Karine Ouellet-Moreau soutient que le pire est à prévoir, si l’on se fie à certaines demandes de l’employeur faites auprès du personnel. « Plusieurs quarts de travail sont à découvert, et l’employeur semble vouloir obliger des infirmières et infirmières auxiliaires à aller combler ces postes même si elles ne sont pas familières avec le secteur. C’est totalement irresponsable et cela peut représenter des risques réels pour les patientes et les patients », prévient la présidente du SIISNEQ-CSQ.
Cette dernière ajoute que la direction du CISSS de la Côte-Nord envisagerait même de transférer des patientes et patients de CHSLD à Québec, « un scénario épouvantable pour eux et leur famille. Il est même question de laisser une infirmière auxiliaire seule dans certains CHSLD, ce qui contrevient à la directive du ministère de la Santé, et d’instaurer une garde infirmière par secteur, ce qui n’est pas permis dans la convention collective parce que ce n’est sécuritaire pour personne ».
Une situation explosive
Par ailleurs, Karine Ouellet-Moreau tient à mentionner que le climat de travail est déjà extrêmement difficile dans les établissements de santé de la région. « Peu importe la direction où l’on regarde, on a l’impression que la situation est explosive. Cette semaine seulement, j’ai reçu pas moins de neuf lettres signées par des infirmières praticiennes spécialisées qui dénoncent l’inacceptable dont elles sont témoins dans leur milieu de travail. Les dénonciations en lien avec le manque de main-d’œuvre et ses conséquences se multiplient. Les infirmières du département de santé publique ont été rencontrées pour les informer qu’elles pourraient être obligées d’aller travailler sur des départements en difficulté alors que plusieurs n’y ont pas travaillé depuis plusieurs années. Et rien ne va plus dans les centres mère-enfant du CISSS de la Côte-Nord ».
Un appel aux élus et au gouvernement
Dans ce contexte, la présidente du SIISNEQ-CSQ est d’avis que la pérennité des services à la population dans les établissements de santé de la Côte-Nord n’est pas assurée sous la direction actuelle du CISSS de la Côte-Nord. « Nos députés et les élus municipaux de la Côte-Nord doivent interpeller le ministre de la Santé et le premier ministre afin qu’ils obligent le CISSS de la Côte-Nord à mettre fin au cafouillage actuel et à présenter un plan de gestion responsable pour passer à travers l’été en respectant le personnel et pour assurer le maintien des services de santé auxquels notre population a droit », conclut Karine Ouellet-Moreau.
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