Le gouvernement continue la privatisation
Au lendemain de la pandémie, le ministre Dubé a promis à la population québécoise de mettre fin au statu quo et d’appliquer un plan d’action pour améliorer l’accessibilité et l’efficacité du réseau de la santé et des services sociaux. Le dépôt, puis l’adoption sous bâillon, du controversé projet de loi no 15 créant la nouvelle agence Santé Québec nous oblige plutôt à constater que le gouvernement de la CAQ continue l’œuvre des précédentes réformes de la santé en centralisant et en privatisant toujours plus notre réseau public.
« En centralisant aux niveaux régional et national avec les réformes Barrette et Dubé, on rend de plus en plus inefficace le réseau de la santé. Nous croyons que ces échecs sont planifiés par ceux qui initient et appuient ces réformes. On affaiblit le réseau pour en faire un compétiteur médiocre et ainsi mieux le privatiser et augmenter les profits des entrepreneurs privés. Quant aux problèmes des citoyennes et citoyens, ils se trouvent totalement ignorés », souligne Pier-Luc Bujold, président du Syndicat des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de l’Est du Québec (SIIIEQ-CSQ).
En effet, le gouvernement choisit d’orchestrer un système où l’État subventionne les compagnies privées pour qu’elles dispensent des soins de santé. On rassure la population en lui disant qu’elle n’aura rien à payer, car ce sera couvert par la carte d’assurance maladie, mais au final ce sont les Québécoises et les Québécois qui, collectivement, par le biais de leurs impôts, assumeront des coûts beaucoup plus élevés en santé afin de couvrir la portion importante de profits inhérente à la médecine privée.
Pour nos organisations, le gouvernement du Québec fait fausse route. « Le ministre dit aux Québécoises et Québécois que l’ouverture au privé est la solution aux problèmes d’accessibilité au réseau public alors qu’on sait très bien que c’est plutôt l’origine des difficultés ! Chaque clinique ou hôpital privé qui ouvre vient drainer les ressources du public et, ainsi, aggrave les problèmes d’accès. Les médecins et le personnel de la santé et des services sociaux ne poussent pas dans les arbres, chaque travailleuse et chaque travailleur qui va vers le privé est une travailleuse ou un travailleur de moins dans le public. On ne peut juste pas se permettre de voir le privé accaparer les précieuses et rares ressources du public », déclare Jenny Tardif, représentante nationale pour la Gaspésie de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).
« Santé Québec contrôlera tout à partir de Québec. Que restera-t-il comme autonomie pour les régions ? Avec la création de Santé Québec, on dévalorise encore le travail du personnel du réseau public et on favorise le développement de l’entreprise privée à but lucratif. Pour nous, la santé de la population ne devrait jamais être liée à la recherche de profits de quelques privilégiés », concluent M. Bujold et Mme Tardif.
C’est donc avec conviction, espoir et détermination que le SIIIEQ-CSQ et l’APTS participent à la Semaine nationale d’actions régionales de la Coalition Solidarité Santé. Dans différentes régions du Québec, des actions sont organisées pour dénoncer la privatisation et la centralisation du réseau public de santé et de services sociaux.
Parce que le privé, c’est tout sauf santé !
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