Dans les deux succursales, les problèmes se multiplient, particulièrement depuis le début de la pandémie. Au Réno-Dépôt de Pointe-Claire, la négociation piétine alors qu’à Anjou, l’employeur refuse tout simplement de commencer la négociation. L’une des principales demandes formulées par les syndicats est la mise en place d’une politique affichée de tolérance zéro à l’endroit de la clientèle de plus en plus agressive. « Lowe’s doit reconnaître le problème grandissant des clientes et des clients violents qui s’en prennent à nos membres. Le phénomène s’est aggravé parce que l’on manque de personnel sur le plancher, en raison des restrictions sanitaires et de la pénurie de matériaux depuis le début de la pandémie. L’employeur doit clairement prendre position pour protéger ses employé-es, évaluer les risques, les défendre et s’assurer qu’ils soient appuyés lors d’événements qui peuvent se solder par une lésion professionnelle », affirme Paul-Émile Paquette, président du STT de Rona l’entrepôt Anjou (FC-CSN).
Toujours en lien avec la pandémie, les syndiqué-es des deux succursales ne comprennent pas pourquoi la prime COVID, octroyée à Anjou comme dans l’ensemble des succursales du réseau, a été annulée à Pointe-Claire sous prétexte que la négociation n’avance pas. « Selon nous, c’est une stratégie pour nous punir et tenter de désolidariser nos membres de Pointe-Claire. Nous sommes en négociation depuis janvier dernier et la négociation est pénible. L’employeur utilise toutes sortes de tactiques pour nous diviser et nous faire peur. Le vote de grève sans équivoque tenu en fin de semaine démontre que toutes tentatives d’intimidation ou de campagne de peur seraient vouées à l’échec », met en garde Hagop Kassapian, président du STT de Réno-Dépôt Pointe-Claire (FC-CSN).
Petits salaires, gros profits
Parmi les entreprises qui ont profité de la pandémie, nul ne peut contester que les quincailleries en sortent gagnantes. Chiffres à l’appui, une enquête menée par la firme MCE Conseils révèle que l’argent coule à flots chez Lowe’s qui a enregistré en 2020 une année historique avec une hausse de 24% de ses revenus. Les profits de l’entreprise ont augmenté de 36% entre 2019 et 2020 alors que la rémunération globale de la haute direction a fait un bond de 87%.
Dans un tel contexte, le syndicat demande des augmentations salariales plus que raisonnables. Notamment, les nouvelles personnes qui se joignent à l’équipe voudraient gagner 50 ¢ de plus que le salaire minimum à l’entrée.
« Chaque année, une proportion importante de nos membres sont rattrapés par la hausse du salaire minimum, sans jamais voir leur salaire être indexé en conséquence. Sans compter que les salarié-es qui réussissent à atteindre le sommet de l’échelle salariale finissent par s’appauvrir puisque leurs augmentations sont en dessous de l’augmentation du coût de la vie. Lowe’s a les moyens d’offrir de meilleures conditions de travail à son personnel, considère Alexandre Giguère, vice-président de la Fédération du Commerce (FC-CSN). Le vendredi 21 mai, une séance de négociation aura lieu à la succursale de Pointe-Claire. De bonne foi, nous espérons que cette séance de discussion sera fructueuse ».
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