« La sauvegarde et l’amélioration des revenus des retraités passe d’abord par des régimes universels avec des rentes dignes de ce nom, accessibles à l’ensemble des travailleurs, explique Amir Khadir. Un régime de base universel qui assure l’essentiel permettrait de diminuer la pression sur les régimes complémentaires que se donnent les travailleuses et travailleurs. »
Le comité a pour mandat de se pencher « sur le système de retraite québécois afin de l’améliorer pour qu’il soit viable et performant, tout en considérant les nouvelles réalités économiques et démographiques ». Québec solidaire avait été invité à rencontrer le comité à la suite d’un échange en Chambre avec le premier ministre au sujet des retraites.
« Il faut offrir de meilleurs revenus aux retraités-e-s d’aujourd’hui comme à ceux de demain. La situation des travailleurs autonomes est particulièrement préoccupante, ainsi que ceux et celles qui occupent des emplois précaires ou vivent dans des régions qui présentent un fort taux de chômage ». Amir Khadir juge indécent qu’un retraité sur deux au Québec doive recourir au supplément du revenu garanti, faute d’accès à un régime complémentaire.
Un impact important pour les femmes
La rencontre a eu lieu le même jour que la Journée intentionale des femmes. Le député solidaire en a profité pour faire valoir que l’amélioration des régimes publics de retraites constitue l’une des mesures ayant le plus grand impact pour lutter contre la pauvreté des femmes.
En 2008, 53% des femmes devaient avoir recours au Supplément du revenu garanti puisqu’elles disposaient de moins de 9 000 $ par année en revenus de retraite. Les femmes ne disposent que de 50% des revenus de retraites provenant de sources privées alors que l’écart en beaucoup moindre pour les régimes publics, pour lequel les femmes reçoivent l’équivalent de 92 % du revenu des hommes.
Un appel à l’audace
Québec solidaire souhaite que le comité d’Amours ait l’audace de proposer des changements majeurs assurant plus de justice et ne s’arrête pas à des solutions techniques visant à assurer la solvabilité des régimes complémentaires menacés.
Le comité doit envisager en priorité des outils collectifs, selon Amir Khadir. Le député de Mercier voit d’un mauvais œil le virage vers les RÉER et des moyens comme le nouveau Régime volontaire d’épargne retraite. « Ce sont les pires options, estime-t-il. Les risques sont reportés sur les individus. Il est aussi démontré que les coûts de gestion sont beaucoup plus élevés que les solutions publiques. En définitive, ce type de solution profite avant tout aux institutions financières. »
Vers un régime pour tous
Rappelons que Québec solidaire propose la création d’un régime universel de pensions digne de ce nom. Pour Québec solidaire, un tel régime permettrait de simplifier le système de retraites et remplacerait progressivement les pensions de vieillesse et les régimes de rentes, sans pertes d’acquis.