Devant les mandats de grève votés par les associations étudiantes des cégeps de Drummondville, Saint-Laurent et Terrebonne, les administrations locales menacent d’appliquer la loi 43 aux étudiants et étudiantes. L’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) dénonce vivement cette attitude répressive et antidémocratique, conformément à sa revendication d’abolition de ladite loi.
Les associations collégiales feront respecter les mandats de grève des assemblées générales dans le cadre du plan d’action en participant notamment à la manifestation nationale du 15 novembre.
Vendredi dernier, les administrations des cégeps de Saint-Laurent,
Drummondville et Terrebonne ont produit un communiqué pour informer la communauté collégiale de leur intention de tout mettre en oeuvre pour
assurer le fonctionnement normal de leurs établissements d’enseignement. S’appuyant sur la Loi concernant les conditions de travail dans le secteur public (loi 43), les administrations menacent les associations étudiantes d’injonctions et d’intervention policière si celles-ci tentent de valoir leur droit à la grève.
L’ASSÉ dénonce l’attitude répressive des administrations collégiales,
véritables courroies de transmission de l’autoritarisme gouvernemental
en matière de mobilisation syndicale. L’association étudiante nationale
revendique depuis février 2007 l’abolition totale de l’anti-démocratique
loi 43 : « Le droit à la grève est reconnu internationalement et ne peut
être entravé sous aucun prétexte : cette loi anti-syndicale adoptée sous
bâillon est illégitime. Comment le Québec peut-il se targuer d’être une
société démocratique si ceux et celles qui revendiquent une amélioration
de leurs conditions de travail et d’études sont menacé-e-s de répression
policière ? » s’insurge Marie-Eve Ruel, Secrétaire aux affaires académiques.
Plusieurs administrations collégiales avaient menacé d’appliquer la loi
43 aux associations étudiantes lors de la grève d’une journée pour la
manifestation du 29 mars dernier organisée par l’ASSÉ. Des lignes de
piquetages massives avaient toutefois empêché toute répression
institutionnelle, et ce, malgré la présence des forces policières aux
cégeps de Maisonneuve et Saint-Laurent. « Nous ne plierons pas devant
les menaces de l’administration : la grève aura lieu » avertit Éric
Martin, porte-parole de l’Association étudiante du Cégep de
Saint-Laurent (AECSL).
Notons que malgré le menotage des syndicats locaux, concernés par la
loi, la Fédération autonome du collégial (FAC) ainsi que la Fédération
nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) ont
manifesté leur appui à l’ASSÉ dans le dossier.
Rappelons que la loi 43 demeure extrêmement floue dans son libellé quant à son éventuelle application aux débrayages étudiants. Cette imprécision amenée par la Fédération des cégeps n’intimide pas les associations étudiantes, lesquelles ne se sentent pas visées par la loi tant que le gouvernement n’aura pas clairement pris position sur le sujet. Cette loi a de plus été vivement dénoncée par le Bureau international du travail (BIT) de l’ONU en janvier dernier, ainsi que par l’ensemble des centrales syndicales québécoises.
Seule association étudiante nationale comprenant des membres de tous les cycles d’enseignement supérieur confondus, l’ASSÉ regroupe actuellement plus de 40 000 membres dans les cégeps et les universités du Québec. Elle milite depuis sa création pour la gratuité scolaire à tous les niveaux.