Édition du 12 novembre 2024

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Éducation

Report des comparutions à l'UQAM : la direction garde la ligne dure, la communauté réclame justice (AFESPED)

MONTRÉAL, le 27 mars 2015 - Suite à la rencontre du Comité exécutif de l’UQAM devant siéger sur le cas d’exclusion de Justine Boulanger, étudiante membre du CA de l’UQAM, sur laquelle pesaient différentes accusations sans base factuelle, la direction de l’Université a décidé de reporter la comparution à une date indéterminée après le 24 avril. On lui refuse toujours d’être accompagnée d’un avocat et de recevoir les preuves factuelles utilisées contre elle, alors que la communauté universitaire demande que les procédures présentement intentées soient reconnues comme invalides et retirées immédiatement.

Comme l’ont en effet fait remarqué différentes instances de l’université ainsi que d’éminents juristes, les procédures enclenchées par l’UQAM violent un ensemble de droits et de principes de justice fondamentale et ne sont à l’évidence que des démarches biaisées et politiquement motivées. « La répression politique actuellement déployée montre le refus des autorités gouvernementales et universitaires à laisser la population s’exprimer et s’opposer réellement à leurs décisions » a notamment affirmé René Delvaux, étudiant à la maîtrise en Science politique et représentant étudiant au CA.

En prenant cette décision, l’UQAM réaffirme sa détermination à poursuivre sa démarche de répression politique. Le report des comparutions ne vise pas à fournir plus de temps aux étudiant-e-s afin de préparer une défense équitable et entière, les modalités du processus restant inchangées. En permettant un report après la date prévue de fin de la session, l’université attend l’essoufflement de la vague d’opposition à ses décisions au sein de la communauté universitaire et de la société québécoise. Elle s’acharne sur ces étudiant-e-s afin de continuer à faire peser des menaces sur l’ensemble de la communauté.

En réponse, la communauté universitaire s’est rassemblée aujourd’hui afin de signifier massivement à la direction que la répression politique n’avait pas sa place à l’UQAM. À la suite de ce rassemblement, une manifestation interne regroupant plusieurs centaines de personnes a défilé au sein de l’université. Ce mouvement de prise de parole devrait être un bon rappel pour la direction de l’UQAM de la prévalence du pouvoir de la communauté sur celui des gestionnaires. Cette mobilisation continuera jusqu’à ce que les accusations soient totalement abandonnées par l’UQAM et que l’ensemble des membres de la communauté ne soit à l’abri de telles démarches dans le futur.

Nous ne baisserons pas les bras en tant que communauté. Les investissements massifs dans la sécurité, décriés par de nombreuses assemblées étudiantes, professorales, et de syndiqué-e-s, témoignent d’une gestion universitaire qui préfère s’attaquer aux voix dissidentes plutôt que de réclamer un financement adéquat et la fin de l’austérité dans l’éducation. Il s’agit également d’un symptôme d’un profond délire sécuritaire au niveau de la direction de notre université.

Les neuf accusé-e-s prendront le temps de considérer toutes les options judiciaires qui s’offrent à eux et elles. Il n’est pas exclu qu’ils et elles entament des poursuites envers l’UQAM si cette dernière continue de vouloir nuire au parcours académique et personnel des étudiant-e-s visés par ces procédures complètement fantasques et sans base factuelle. Leur avenir n’a pas à être instrumentalisé pour faire taire la communauté.

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