La loi modifiant l’organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux (PL 10) du ministre Barrette suscite la colère des membres de l’APTS. « Ce projet ultra-centralisateur et anti-démocratique éloignera les citoyens de Montréal de leurs services, indique le président de l’exécutif local, Patrick Durivage. De plus, cette fusion forcée ouvre la porte à la privatisation et à la sous-traitance des services offerts à la population. »
Les restructurations et les compressions ne produiront aucune réelle économie. « D’une part, les mégastructures créent inévitablement plus de bureaucratie, ajoute Patrick Durivage. D’autre part, les services que l’on supprime maintenant sont des coûts reportés. Le gouvernement retire à la population des services de première ligne, de prévention, de soutien à domicile et de suivi en santé mentale. Or, il y a un consensus des experts des systèmes de santé et des cliniciens pour dire que c’est en investissant à ce niveau que l’on parvient, à terme, à réduire les coûts. Une personne qui ne reçoit pas ces services dans un délai raisonnable repassera inévitablement par l’urgence, ce qui coûte beaucoup plus cher. »
Les membres de l’APTS du CSSS Cavendish estiment que cette vaste réorganisation ne répond pas aux véritables problèmes du réseau. « Les listes d’attente débordent et les services continuent de diminuer pour les personnes les plus vulnérables. Au lieu de jouer dans les structures, le ministre devrait s’attaquer à ces problèmes, affirme le président de l’exécutif local. En ce qui concerne le soutien à l’autonomie des personnes âgées (SAPA) seulement, 300 personnes attendent pour recevoir des services. Et depuis septembre dernier, il n’y a plus de services à domicile offerts aux nouveaux demandeurs. En santé mentale, l’attente est parfois d’un an. C’est totalement inadmissible. Résultat : les gens qui en ont les moyens se tournent vers le privé. »
Les membres de l’APTS du CSSS Cavendish craignent qu’avec l’entrée en vigueur du projet de loi 10 les budgets soient encore plus réduits. « Les missions essentielles qu’exercent les CLSC seront-elles mieux protégées en les intégrant à de plus grosses structures ?, se demande Patrick Durivage. Nous croyons que non. Le PL 10 éloignera la population des centres de décision. Qui plus est, le projet de loi a été voté sous le bâillon, au plus grand mépris du débat et de la démocratie. »
Les membres de l’APTS ont à cœur d’offrir une gamme de services de qualité et accessibles à tous. « Comme toujours, c’est la population qui paye. Ils détruisent nos services ? On résiste ! », de conclure le président de l’exécutif local.