Les présidents de la CSQ, Éric Gingras, et de la FPEP-CSQ, Stéphane Lapointe, ainsi que la vice-présidente de la FPEP-CSQ, Marie-Josée Dallaire, ont profité d’une conférence de presse pour faire le point sur la situation dans les établissements d’enseignement privés à l’heure de la rentrée scolaire 2022-2023.
« À l’instar de ce qui s’est passé dans notre réseau scolaire public, la situation n’a pas été de tout repos pour le personnel dans les établissements d’enseignement privés au cours des deux dernières années de pandémie. Le nombre de tâches et la charge de travail exigés des personnels enseignant, de soutien et professionnel ont largement dépassé les horaires réguliers, ce qui a généré beaucoup de fatigue et de tension. Il est évident qu’on ne peut pas continuer à ce rythme une année de plus, et il presse de revenir à une situation plus normale et acceptable », de dire Éric Gingras.
Des défis pédagogiques préoccupants
Le président de la FPEP-CSQ précise, quant à lui, que les importants défis pédagogiques à relever après deux ans de crise sanitaire, en plus de la fatigue, préoccupent grandement le personnel des établissements d’enseignement privés. « Nos membres n’ont ménagé aucun effort pour accompagner et soutenir les élèves dans leurs apprentissages. Malheureusement, les conditions exceptionnelles dans lesquelles s’est poursuivi l’enseignement n’étaient pas toujours idéales. Force est de constater que de nombreux élèves ont accusé des retards pédagogiques qu’ils doivent maintenant combler. Voilà où nous devons maintenant concentrer nos énergies », explique Stéphane Lapointe.
Privilégier la réussite avant tout
Sa collègue et vice-présidente de la FPEP-CSQ, Marie-Josée Dallaire, soutient qu’il ne saurait y avoir un meilleur moment que la rentrée scolaire pour que les établissements d’enseignement privés se recentrent sur leur mission première : la réussite avant tout. « La situation exceptionnelle causée par la pandémie nous a tous obligés à nous adapter et à expérimenter de nouvelles approches pédagogiques telles que l’enseignement en ligne. L’expérience vécue a démontré les limites et les faiblesses de ces approches et il est maintenant temps de revenir à l’essentiel, dans le plus grand intérêt des élèves et de leur réussite. Nous pressons donc nos directions d’établissements à mettre fin aux innovations et à revenir à une relation élèves-enseignants plus traditionnelle et plus favorable à leur apprentissage », plaide Marie-Josée Dallaire.
Quatre actions pour faire la différence
Plus précisément, la CSQ et la FPEP-CSQ demandent donc aux directions des établissements privés de mettre en place les quatre actions suivantes pour la rentrée scolaire 2022-2023 :
Action 1 - Mettre fin à la différenciation pédagogique abusive : « Un prof au privé, ce n’est pas un prof privé ». Avec le nombre d’élèves par groupe et le nombre d’élèves avec des plans d’intervention, cette orientation est irréaliste et source d’épuisement professionnel pour le personnel enseignant.
Action 2 - Cesser de forcer le déploiement de l’enseignement en ligne en reproduisant le format mis en place pendant la pandémie. L’enseignement en ligne a des conséquences. C’est prouvé scientifiquement. Tant que les conditions pédagogiques et les conditions de travail ne seront pas au rendez-vous, les directions d’établissements doivent éviter d’avoir recours à ce type d’enseignement, surtout l’enseignement comodal.
Action 3 - Arrêter de surcharger l’horaire avec des tâches extrapédagogiques. Le temps manque dans les milieux. Il faut libérer du temps au personnel, notamment lors des journées pédagogiques, pour qu’il puisse se consacrer pleinement au cœur de son métier.
Action 4 - Faire confiance aux personnels ! Avec une équipe-école forte, l’environnement d’apprentissage est bonifié et limite les écarts entre les élèves. Le rattrapage des lacunes pandémiques est un chantier qui débute. Laissons les personnes expertes décider des stratégies pédagogiques les plus adéquates pour amener les élèves sur le chemin de la réussite.
Un message, un commentaire ?