Exaspérés par cette nouvelle fin de non-recevoir, les travailleuses et les travailleurs des succursales de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale ont lancé un ultimatum à leur employeur : si aucune nouvelle proposition sérieuse n’est déposée par la partie patronale d’ici demain, le syndicat exercera son mandat de grève générale illimitée à compter de vendredi.
« On demeure disponible en tout temps, mais l’employeur doit faire une proposition sérieuse », affirme la porte-parole du syndicat, Isabelle Nadeau. « Hier, Renaud-Bray n’avait absolument rien de nouveau à mettre sur la table : ce sont exactement les mêmes paramètres qui nous avaient été transmis à trois reprises au cours des dernières semaines. Après un an de négociation où rien n’avance, le mépris a assez duré. »
« Nous avons été clairs avec les représentants de l’employeur : nous voulons une nouvelle structure salariale qui fait en sorte que les augmentations octroyées en fonction des années d’expérience ne sont pas aussitôt rattrapées par une hausse plus rapide du salaire minimum, précise le vice-président de la Fédération du commerce-CSN, Serge Monette. Si on acceptait les termes de Renaud-Bray, on se retrouverait d’ici quelques années avec les mêmes 15 cents de plus que le salaire minimum, c’est inacceptable. »
Renaud-Bray à nouveau devant le tribunal
Devant le Tribunal administratif du travail aujourd’hui, Renaud-Bray doit à nouveau se défendre de contrevenir au Code du travail, cette fois pour avoir utilisé des briseurs de grève lors des journées de grève exercées depuis le 22 novembre. Mercredi dernier, le syndicat déposait une plainte à cet effet.
« Nous connaissons les individus, ce sont des cadres embauchés par Renaud-Bray après le début des négociations, ce qui est formellement interdit par le Code du travail, souligne la vice-présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches, Mélanie Pelletier. « Depuis trop longtemps, Renaud-Bray bafoue allègrement toutes les règles de relations de travail. Advenant le déclenchement d’une grève vendredi, nous demandons à la population d’être solidaire, de ne pas franchir les lignes de piquetage et de ne pas magasiner chez Renaud-Bray pendant le temps des Fêtes.
Les salaires sont au cœur de la négociation : en raison d’une structure salariale trop contraignante et trop complexe, la vaste majorité des employé-es ne gagnent que 15 cents au-dessus du salaire minimum, même si certains cumulent plus de 15 ans de service pour le même employeur.
Les employé-es demandent que le salaire d’embauche soit fixé à 1,15 $ au-dessus du salaire minimum pour les commis ainsi qu’à 1,40 $ de plus pour les libraires. Ils réclament également une progression salariale en fonction des années de service. Les discussions achoppent par ailleurs sur l’accès à la formation et à des pauses, notamment. De son côté, l’employeur voudrait imposer différents reculs quant à la prise de congés et exige un rehaussement des disponibilités minimales des salarié-es.
Dans une décision rendue le 5 août dernier à la suite d’une plainte déposée par le syndicat, le Tribunal administratif du travail déclarait la direction des succursales de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale coupable d’avoir entravé les activités syndicales et d’avoir manqué à son obligation de négocier de bonne foi. Le tribunal reprochait à l’employeur ses nombreuses communications envoyées aux salarié-es pour discréditer le syndicat, tout comme son attitude intransigeante à la table de négociation.
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