De faux progrès
Des modifications à la réforme prévoient qu’une personne étudiante internationale qui diplôme avant le 31 décembre 2020 est admissible au PEQ selon ses anciens critères. Malgré cet ajustement, une problématique majeure demeure : toutes les personnes qui ne diplôment pas avant cette date et qui sont arrivées au Québec dans l’intention d’utiliser le PEQ pour s’établir ici aisément n’auront pas cette opportunité. Ces personnes verront leur projet de vie être considérablement affecté par cette demi-mesure.
Le PEQ vise à être une voie rapide vers l’immigration. Or, ses délais de traitement trop longs vont à l’encontre de sa mission. Sa faible considération des retombées positives d’un diplôme postsecondaire québécois sur l’inclusion à la société compromet son rôle à nouveau. Il s’agit de situations qui, aux yeux des organisations, ne sont pas justifiées.
Un faible compromis
La FECQ, l’UEQ et FJ notent la reconnaissance de certains stages et d’une partie des expériences de travail pré-diplôme dans l’année de travail désormais obligatoire. Néanmoins, les organisations considèrent que ce n’est pas suffisant. En effet, Québec dévalorise à nouveau son réseau d’enseignement supérieur : celui-ci apparaît comme n’étant pas gage d’intégration à la société québécoise. « Il est décevant de voir que le Québec a une vision faible de l’impact qu’a un parcours en enseignement supérieur sur l’intégration d’une personne immigrante dans le tissu social québécois. La ministre Girault avait l’opportunité de faire mieux », déplore Noémie Veilleux, présidente de la FECQ.
« Le Québec ne peut pas se permettre de passer à côté de talents formés et compétents, surtout dans un contexte où nous aurons besoin de main-d’œuvre et de jeunes professionnel.les accompli.es pour aider notre économie à se relever de la crise », mentionne Simon Telles, président de Force Jeunesse. « Il est encore temps de reculer et de ne pas aller de l’avant avec cette réforme qui viendrait entraver un programme efficace qui a déjà fait ses preuves ».
Négliger une expérience pertinente
L’expérience acquise en tant qu’auxiliaire de recherche ou d’enseignement est complètement oubliée. Cette expérience est acquise dans un milieu de travail réel, qui permet à l’étudiant ou l’étudiante, tout comme un stage, d’acquérir des compétences qui lui seront utiles hors de l’université. « Par l’exclusion de ces expériences, le gouvernement rejette le fait que les universités offrent des milieux de travail de qualité pour la communauté étudiante, milieux qui permettent l’intégration au marché de l’emploi », indique Jade Marcil, présidente de l’UEQ.
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