« Il y a quelque chose de pourri au royaume de Chartwell, tonne Sylvie Nelson, présidente du SQEES-FTQ. Les loyers grimpent sans cesse, les appels aux agences se multiplient et les salaires stagnent à un niveau ridiculement bas, qu’il n’y a qu’un seul mot pour décrire les pratiques de cet employeur : exploitation ! ».
« Nous devons toutes et tous nous mobiliser contre ce modèle d’affaires qui - on l’a vu pendant la crise du COVID - ne reflète en rien les valeurs de partage et d’équité qui animent le Québec, poursuit Sylvie Nelson. Ce modèle consiste à : acheter des terrains, construire des bâtisses, les remplir à ras bord, réduire les coûts jusqu’à la moindre cenne et faire un maximum de profit pour leurs actionnaires de la bourse de Toronto. Tout ça aux dépens de celles - soit 80 % de femmes - qui s’assurent jour après jour, souvent au détriment de leur vie familiale, du bien-être de nos personnes aînées. C’est aussi aux dépens des personnes résidentes de Chartwell qui doivent contester des hausses de loyer indécentes. Ce n’est pas ce que nous souhaitons pour nos personnes aînées. Chartwell a un effort à faire pour devenir un citoyen corporatif responsable ». Rappelons que la société Chartwell est capitalisée à plus de deux milliards de dollars. Les dépenses en salaire de ses travailleurs représentent environ 48 % des revenus, bien en deçà de la norme québécoise dans le secteur, qui se situerait entre 50 % et 60 % des revenus des RPA, de l’avis même du Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA).
Le SQEES-FTQ demande à ce qu’aucun membre du personnel de ces résidences ne soit payé en deçà de 15 $ de l’heure et que les augmentations à prévoir soient de 1 $ par année sur une période de 3 ans.
« Nos demandes sont plus que raisonnables, fait valoir Sylvie Nelson. Chartwell, c’est le seul au Québec à penser que leurs travailleuses et leurs travailleurs ne méritent pas plus, ni mieux. Il est temps qu’il se réveille. Autrement, Chartwell s’expose à d’autres grèves… et à un appel fort à nos concitoyennes et nos concitoyens pour bien choisir leur résidence pour personnes aînées ou celle de leurs parents. Nous sommes 600 000 membres à la FTQ et nous n’hésiterons pas, s’il le faut, à interpeller nos camarades d’autres organisations syndicales pour nous épauler. Ici, je n’hésite pas à rappeler qu’il y a 1,4 million de personnes syndiquées au Québec. Le mot peut très vite se passer ». Le SQEES-FTQ invite l’employeur à déposer une contre-proposition sérieuse à celle du syndicat. Malheureusement, les propositions actuelles de l’employeur, quand il y en a, sont si ridicules que l’employeur doit y adjoindre des primes salariales pour arriver au salaire minimum pour certains titres d’emploi.
Enfin, il est à noter que ces sept grèves sont soumises à la Loi sur les services essentiels afin d’assurer la santé et la sécurité des personnes résidentes. Le droit de grève est donc limité pour plusieurs catégories de personnel.
Aussi le SQEES-FTQ s’engage à ne pas faire la grève ou à cesser de l’exercer en cas d’éclosion de COVID-19 dans l’un des établissements visés par le mouvement de grève, que voici :
– Chartwell Appartements de Bordeaux, Québec
– Chartwell Domaine de Bordeaux, Québec
– Chartwell Faubourg Giffard, Québec
– Chartwell (CSH-HCN Lessee) Manoir Archer, Québec
– Chartwell Villa du Saguenay, Saguenay
– Chartwell Villa Chicoutimi, Saguenay
– Chartwell Villa Jonquière, Saguenay
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