« Demain, les deux options offertes au peuple grec sont claires. Le oui : une austérité qui l’appauvrira encore davantage et un perpétuel chantage financier. Le non : le refus de l’humiliation d’un peuple déjà à genoux et qui refuse de se laisser asphyxier encore davantage. Le Premier ministre grec et son parti Syriza ne peuvent accepter le plan soumis à la Grèce par la Troïka sans renier leur mandat démocratique. Le peuple est donc appelé à se prononcer. Nul ne sait ce qui sera voté dimanche. Mais, pour une première fois depuis des décennies, un pays écrasé par la finance internationale a l’opportunité de défendre sa souveraineté en se prononçant démocratiquement sur des décisions importantes qui le concernent », déclare Amir Khadir, député de Québec solidaire.
Pour Dimitrios Roussopoulos, porte-parole du Comité de solidarité avec le peuple grec, ce rassemblement envoie le message clair au gouvernement de Syriza qu’il n’est pas seul dans son refus de l’austérité. « Nous ajoutons notre voix à ceux et celles qui choisissent la démocratie plutôt les diktats des puissances européennes. Nous sommes réunis devant le Consulat de la Grèce pour témoigner de notre solidarité car aujourd’hui, nous sommes toutes et tous grecs. Eux, comme nous, travaillons d’arrache-pied pour faire avancer la démocratie. Le référendum de demain est critique. Il faut laisser les Grecs s’exprimer sans chantage ni pression ».
Alain Ouimet, premier vice-président du Conseil central de Montréal métropolitain CSN, salue la décision du gouvernement de Syriza de s’en remettre à ses citoyen.nes. « Devant l’impasse des négociations et les exigences inacceptables des créanciers, le premier ministre Tsipras n’hésite pas et consulte son peuple par voie de référendum. Bien qu’il incite la population à voter pour se libérer du pouvoir financier, il promet de s’en remettre à la décision de son peuple, même s’il en décidait autrement. Cette initiative redonne espoir ».
Il y a quelques semaines, l’organisme Alternatives tenait un Festival des solidarités à Montréal. Un représentant de Syriza participait à un panel sur les luttes internationales contre l’austérité. « L’enthousiasme international soulevé par le référendum grec est renversant. On compte des mobilisations dans plus de 200 villes en Europe : des actions à New York, Chicago, Ottawa et, bien sûr, aujourd’hui à Montréal. Notre lutte et celle du peuple grec font partie d’une même grande bataille démontrant qu’un autre monde est non seulement possible, mais nécessaire », continue Ronald Cameron, président d’Alternatives.
En conclusion, Andrés Fontecilla, président de Québec solidaire, rappelle que les puissances européennes doivent respecter le choix de la population grecque, quel qu’il soit. « Syriza a créé un espace politique qui les fait enrager et trembler. Que se passera-t-il avec d’autres pays écrasés par la dette si les Grecs se donnent le droit de décider eux-mêmes de leur avenir économique et d’en assumer les conséquences ?
Nous avons aussi au Québec un gouvernement libéral adepte d’austérité et de compressions de dépenses publiques. Heureusement, une multitude de secteurs de la population est déterminée à lutter contre cette austérité. Alors dans ses succès comme dans ses échecs, la lutte du peuple grec est aussi la nôtre. Dimanche, les Grecs voudront certainement exercer leur vote en toute liberté et dignité. Quoiqu’il arrive, nous serons solidaires », termine-t-il.