samedi le 21 juillet 2018 à 10h30
devant les bureaux de l’Agence des Services Frontaliers du Canada au 1010, rue St-Antoine, Montréal
Depuis le 7 juillet dernier, le gouvernement canadien recommande d’éviter tout voyage non-essentiel en Haïti en raison d’une hausse soudaine de violences et d’instabilité politique dans ce pays. Cette crise récente vient s’ajouter aux persécutions ou menaces que fuyaient déjà de nombreux personnes, dont plusieurs demandeurs d’asile au Canada. Toutefois, les déportations du Canada vers l’Haïti continuent en grand nombre.
Les personnes qui sont venues au Canada à partir des États-Unis après que Trump ait annoncé le levé du moratoire sur les déportations vers Haïti, traversant la frontière irrégulièrement en raison du soi-disant Entente sur les tiers pays sûrs, se font actuellement déporter par milliers, à un rythme accéléré qui voit les services frontaliers faire du temps supplémentaire, convoquant même les gens le samedi pour recevoir leur date de déportation.
La faible proportion de demandes acceptées – qui dans le cas de haïtien-nes plonge d’un taux global d’autour de 50 % à moins de 10% – témoigne de l’injustice et de l’exclusion du système canadien de traitement des réfugiés, malgré sa réputation cultivée. Certaines personnes se font même comparaître aux bureaux de l’ASFC pour déterminer leur date de déportation pendant que leur dossier est toujours devant la Cour fédérale. Ceux et celles obligé-es de se présenter un samedi vont davantage sans avocat et sans accompagnement, se faisant ainsi d’autant plus facilement déportés sans connaissance de leurs recours. Plusieurs personnes se font annoncées qu’elles vont se faire déportées dans un délai de deux semaines. D’autres sont détenues en attendant leur déportation ; le Centre de prévention de l’immigration de Laval est plein à l’heure actuelle.
En solidarité avec les familles qui vivent dans la peur de devoir être déracinées une fois de plus, une rassemblement aura lieu samedi pour faire connaître l’indignation face à cette situation et pour demander la remise en place d’un moratoire sur les déportations vers l’Haïti.
Source :
Solidarité sans frontières
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