Une attaque de la FCEI à l’endroit de la probité des employés de l’État
En effet, selon la FCEI, les employés de l’État détourneraient un « avantage » social, les congés de maladie, pour en faire un usage « abusif » pour obtenir des congés indus en évoquant stratégiquement la maladie. Or, comme le stipule l’article de Statistique Canada que la FCEI évoque pour appuyer son propos, l’ « absentéisme » défini comme des absences « évitables, habituelles ou imprévues » est difficilement quantifiable statistiquement ! « Il faut donc faire preuve de prudence dans l’interprétation des chiffres dont nous disposons. Ce qui est quantifiable par contre, et que la FCEI laisse passer sous silence, est le fait qu’entre 2001 et 2011, la fréquence et le nombre de jours perdus pour raisons personnelles ont progressé autant dans le secteur public que dans le secteur privé. La FCEI semble donc plus intéressée à faire un procès d’intention des « motifs » supposés malhonnêtes des employés de l’État que de présenter un portrait juste de la situation » dénonce la porte-parole du SISP, Lucie Martineau.
Les entreprises membres de la FCEI fournissent de nombreux biens et services au secteur public et profitent également des services techniques et professionnels de ministères et organismes gouvernementaux. La FCEI aurait tout intérêt à faire en sorte que les emplois du secteur public soient attractifs, plutôt que de dénigrer systématiquement les femmes et les hommes qui œuvrent pour le bien de la collectivité.
Le véritable portrait de la situation : un retard des salariés de l’administration québécoise
Contrairement à la prétention de la FCEI selon laquelle les travailleurs du secteur public gagnent plus que leurs homologues du secteur privé, le dernier rapport annuel de l’ISQ rendu public la semaine dernière est clair sur la question : « le salaire des employés de l’administration québécoise est en retard de 11,2% par rapport à celui de l’ensemble des autres salariés québécois ». De plus, en considérant le salaire uniquement, le rapport a démontré que la fonction publique québécoise enregistre un retard de 7,8% par rapport au secteur privé ! « Et lorsqu’on tient compte du coût que l’employeur doit débourser pour les principaux avantages sociaux de ses employés, il est démontré que les employés syndiqués du secteur privé coûtent plus cher (43,3% du salaire) que les employés de la fonction publique québécoise (40,6% du salaire) au cours d’une année », rappelle la porte-parole syndicale.
Santé des employés de l’État : une situation préoccupante
Finalement, il est grand temps que le gouvernement du Québec se préoccupe sérieusement de la santé des travailleuses et des travailleurs de l’État. « Les statistiques relatives à l’absentéisme ne cessent d’augmenter. Bien que cette problématique soit connue depuis plusieurs années, le gouvernement continue de fermer les yeux sur cette situation qui devrait pourtant l’inquiéter. Les surcharges de travail sont le lot quotidien d’un nombre croissant d’employés de l’État, ce qui n’est pas sans influencer négativement le climat de travail », conclu madame Martineau.