Cependant, malgré ces avancées, le SFPQ observe un décalage entre les constats découlant de la consultation et les pratiques gouvernementales actuelles. « Malheureusement, il y a toujours une certaine opacité autour de tout projet d’intégration de l’IA dans l’administration publique. Les ministères et organismes auraient intérêt à consulter davantage pour tout changement technologique. Lorsqu’on veut à tout prix valoriser l’efficience au détriment de la qualité des services offerts, ce sont les citoyennes et les citoyens qui en font les frais », déplore Christian Daigle, président général du SFPQ.
Tout aussi préoccupant est le silence relatif du rapport sur les revendications des travailleuses et travailleurs, constate le SFPQ. Le rapport traite l’intégration de l’IA comme étant inéluctable, et limite principalement ses recommandations à des enjeux de formation. Néanmoins, le SFPQ va plus loin, en réclamant que l’IA soit considérée comme un outil de travail qui doit donc être contrôlé par les travailleuses et les travailleurs. Des problèmes comme la gestion algorithmique du travail, la planification par l’IA ou la déqualification des métiers à caractère social sont insuffisamment abordés par le rapport.
Le SFPQ souhaite rappeler aux ministres Éric Caire et Pierre Fitzgibbon, présents à la publication du rapport, que le monde syndical regorge de propositions afin d’assurer que l’IA ne nuise ni au personnel, ni à la population. « Des lois-cadres sécurisant la qualité des services publics, des comités paritaires sur l’implantation de certaines technologies, des consultations publiques systématiques sur toute intégration d’IA transformant les services publics, etc. On en a des idées à explorer ! Mais l’écoute pour les perspectives progressistes se limite toujours aux données, et non pas aux impacts de l’implantation de l’IA », regrette Christian Daigle.
En conclusion, si le SFPQ accueille avec enthousiasme les avancées incluses dans le rapport, il réclame du gouvernement du Québec qu’il entame rapidement et directement un dialogue avec les organisations syndicales afin de baliser adéquatement l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la fonction publique et parapublique, comme recommandé par le rapport du Conseil de l’Innovation.
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