« Il n’y a aucune surprise dans ce rapport ! Au contraire, la vérificatrice générale confirme toutes les incohérences que nous avons soulignées à maintes reprises au ministère durant la pandémie. Combien de fois lui avons-nous demandé de fournir un plan clair et uniforme à l’ensemble des établissements du réseau pour éviter les inégalités ? Ou encore de nous consulter en amont de la prise de décisions afin d’avoir une idée juste de ce qui se passait sur le terrain. C’était une question de gros bon sens, mais les dirigeants ont préféré faire la sourde oreille et continuer de naviguer à vue », réagit Éric Gingras, président de la CSQ.
Ainsi, il aurait été possible d’éviter plusieurs ratés soulignés aujourd’hui en consultant préalablement les partenaires pour bien cibler les besoins, comme, par exemple, l’investissement aléatoire de 80 millions de dollars dans le tutorat sans connaître les réels besoins des élèves ou, encore, l’achat de 42 millions de dollars de matériel audiovisuel sans connaître l’inventaire de celui déjà acquis.
« Pire encore, le ministère ne s’est pas donné tous les outils dont il aurait dû bénéficier pour mesurer le retard des apprentissages des élèves. Ce retard sera maintenant difficile à mesurer et des actions sérieuses devront être prises pour y remédier et éviter les possibles décrochages », ajoute le président.
Une réaction ministérielle inquiétante
À la CSQ, plus que les constats du rapport eux-mêmes, ce sont les réactions du ministère de l’Éducation à l’audit qui inquiètent. Car, à la place de reconnaître ses torts dans sa gestion du système de l’éducation en temps pandémique, le ministère se place en position défensive et justifie ses choix.
« Aujourd’hui, nous tendons la main au nouveau ministre de l’Éducation afin d’éviter de refaire les mêmes erreurs que par le passé », conclut Éric Gingras.
Quoi qu’il en soit, la CSQ et ses fédérations du réseau de l’éducation s’assureront de rappeler au ministère les recommandations de la vérificatrice générale lorsqu’il semblera les oublier.
Projet de loi no 3
D’autre part, le gouvernement a déposé ce matin son projet de loi no 3 (PL3), portant sur les renseignements de santé et de services sociaux.
Constatant le nombre important de lois qui se voient modifiées par celui-ci, la CSQ invite le gouvernement à faire preuve de grande prudence et d’une plus grande transparence quant à l’utilisation qu’il compte faire des données ainsi recueillies.
« La crise sanitaire qui nous a secoués, et dont nous vivons encore les effets préoccupants, a clairement démontré l’importance d’avoir des données fiables pour agir efficacement afin de contrôler la propagation d’un virus. Cependant, ce projet de loi très technique et complexe transformera une multitude de facettes de notre système de santé et de services sociaux. Il mérite donc une étude attentive, rigoureuse et prudente, dans l’intérêt du personnel du réseau et de la population québécoise », explique Luc Beauregard, secrétaire-trésorier de la CSQ et porte-parole en matière de santé.
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