Le cumul des compressions budgétaires au fil des ans et les choix qui en découlent ont, entre autres, entraîné des délais d’attente croissants, la diminution de l’intensité de certains services ainsi que des indemnités moindres dans des programmes publics, nous apprend madame Saint-Germain. Ainsi, les plaintes à incidence financière sont en forte croissance dans les ministères et organismes. En 2010-2011, elles représentaient 15,7 % des plaintes fondées, alors qu’elles ont atteint 27,7 % cette année. « L’accès aux services diminue pendant que le personnel technique et administratif en nombre insuffisant peine à remplir les missions de l’État. Le gouvernement libéral, avec ses mesures d’austérité, a laissé croire à la population que l’on pouvait couper dans les budgets et réduire le personnel sans qu’aucun service à la population soit touché. Il n’y a rien de plus faux », constate la présidente générale du SFPQ, Lucie Martineau.
Pour pallier son manque de ressources, l’État a de plus en plus recours à la sous-traitance, mais ne parvient pas à s’assurer de la qualité des services prodigués par des entreprises engagées à grands frais. La protectrice déplore une « déresponsabilisation » de la façon dont les services sont offerts. Dans son rapport, elle indique que « la sous-traitance des services publics peut entraîner d’une part, un affaiblissement des normes et du contrôle, et d’autre part, un surcoût ». Le SFPQ exige que le gouvernement réponde promptement aux doléances de madame Saint-Germain en s’attaquant à la sous-traitance et qu’il cesse de réduire les programmes.
« Le personnel de la fonction publique et parapublique du Québec est un incontournable pour faire respecter les lois, administrer les programmes et mettre en place des projets afin d’améliorer la qualité de vie des citoyennes et des citoyens. Pourtant, ce gouvernement persiste en misant sur la sous-traitance pour des activités récurrentes comme l’entretien des routes ou le support aux usagers dans le domaine informatique, pour ne nommer que celles-là. Ce choix coûte systématiquement plus cher à l’État, et ce, sans compter l’absence de contrôle quant à la prestation de services », conclut Mme Martineau.