« L’économie, c’est aussi ce qui se fait au quotidien : c’est pouvoir choisir de bien manger parce que la nourriture bio est accessible. C’est créer des emplois dans des petites productions locales, qui font pousser, même en ville, des légumes et des fruits. C’est réduire le parcours que doivent faire les aliments avant de se rendre jusqu’à nous et participer à réduire les émissions de gaz à effet de serre » souligne Françoise David, porte-parole de Québec solidaire.
« Dans ma circonscription, nous vivons des situations paradoxales. D’un côté, nous avons un grand choix de points de chute pour des paniers bios et des marchés locaux. En même temps, une bonne partie de ma circonscription est un véritable désert en matière d’accès à des services alimentaires : peu d’épiceries, toutes mal garnies, deux ou trois restaurants. Il n’est pas rare de voir les gens aller au dépanneur pour leurs achats quotidiens et donc payer plus cher que dans une véritable épicerie ou un marché public. De plus, comment acheter de la nourriture produite biologiquement quand on vit de prestations dérisoires à l’aide sociale ? » constate Manon Massé, candidate de Québec solidaire dans Sainte-Marie—Saint-Jacques.
L’éco-sociologue Laure Waridel et l’économiste Éric Pineault ont salué, dans un article de La Presse paru le 30 août, le Plan Vert des Solidaires : « L’impératif d’une rentabilité non seulement économique, mais aussi sociale et écologique s’impose ici dans l’intérêt du plus grand nombre et des générations futures. Une telle vision de l’avenir économique du Québec tranche résolument avec le statu quo actuellement défendu par les grands partis. Bien que la question environnementale soit demeurée marginale tout au long de cette campagne, la contrainte écologique qui nous confronte ne disparaîtra pas et nous avons le choix de l’ignorer en assumant les graves conséquences que cela implique ou d’y faire face de manière solidaire », écrivent les auteurs.
Les deux écologistes ont réitéré en point de presse leur appui aux propositions vertes de Québec solidaire, en plus de suggérer des alternatives urbaines qui permettraient à Montréal d’être plus écologique et de mieux s’approprier les surfaces d’agriculture urbaine. « Il y a une urgence de lutter contre les îlots de chaleur dans le comté, et on sait que les toits verts sont un outil efficace. De plus, cela génère des surfaces pour l’agriculture urbaine. On pourrait imaginer une politique de rénovation et de construction écologique qui lierait la question des toits verts à celle de la nécessaire expansion des surfaces cultivables dédiées aux marchés de proximité », explique Éric Pinault, économiste et professeur de sociologie à l’UQAM.