« Non seulement l’atteinte d’une majorité par les Conservateurs est source de beaucoup d’inquiétudes, la défaite crève-cœur subie par de nombreux députés bloquistes m’attriste profondément explique Amir Khadir, député de Mercier. Mais, un parti progressiste fort au Québec et dans le rôle de l’opposition officielle à Ottawa, c’est rempli de promesses pour les combats que nous devons nous-mêmes mener au Québec pour la justice sociale, pour l’équité fiscale et pour la protection de l’environnement. »
Un système qui fonctionne mal
Québec solidaire juge que le système électoral non proportionnel désuet représente mal la volonté populaire et met à mal la santé démocratique de notre société. Ainsi, les Conservateurs de Stephen Harper ont obtenu une majorité avec moins de 40 % du vote populaire à l’échelle canadienne et 17 % au Québec.
« Il y a quelque chose de profondément injuste dans ce système électoral qui porte au pouvoir avec une majorité de sièges un parti rejeté par une majorité de la population ou qui efface pratiquement de la carte le Bloc québécois qui reçoit près de 25 % des voix au Québec », déplore Amir Khadir.
« Aujourd’hui, il faut quand même se réjouir et féliciter chaleureusement les élus-es québécois-es progressistes de cette élection. Ils ont gagné en dépit de la volonté des élites politiques et économiques du Québec. Il est certain que dans bien des cas, ils et elles vont chausser les souliers de députés sortants du Bloc qui pendant des années ont fait un travail admirable dans la défense des intérêts de la population du Québec. »
M. Khadir croit que le balayage dont le Bloc québécois a été victime fait perdre au Québec plusieurs député-es de talent et de coeur. Il juge que le NPD hérite d’une lourde responsabilité, d’autant plus qu’il doit son nouveau statut d’opposition officielle aux Québécois-es.
« J’ai cependant la certitude, qu’avec Jack Layton, son intelligence et sa compréhension du Québec, le NPD va se montrer digne de la confiance que le peuple du Québec a mise en lui, et refusera l’opportunisme des élites fédéralistes qui interprètent cet appui comme le rejet de l’idée de la souveraineté », ajoute-t-il.
Un désaveu des Conservateurs
Québec solidaire estime que les résultats à l’échelle du Québec doivent être interprétés comme un désaveu complet des politiques de Stephen Harper et du son parti conservateur et non pas un rejet du projet souverainiste.
« Il y a sans doute dans ce résultat le rejet d’une certaine stratégie souverainiste, affirme M. Khadir. Mais comme M. Duceppe l’a souvent répété, ce n’est pas à Ottawa que l’indépendance se fera, mais à Québec. Dans cette élection, le Québec a montré encore une fois à quel point il est une société distincte. Les Québécois-es- ont démontré une soif de changement et un attachement aux valeurs progressistes. Le jour où on décidera d’être indépendant, personne ne pourra nous en empêcher. L’indépendance n’appartient pas à un parti politique, elle appartient au peuple québécois ! »