« Le gouvernement voulait initialement permettre l’exploitation tous azimuts des gaz de schiste sur la seule foi des informations fournies par l’industrie, rappelle Françoise David, présidente et porte-parole de Québec solidaire. Manifestement, le BAPE donne raison aux arguments des citoyens-nes mobilisés-es pour empêcher une exploitation débridée sur la base d’information partiale. En ce sens, ce rapport est une victoire pour la mobilisation citoyenne. »
Le BAPE déçoit cependant en n’osant pas recommander un véritable moratoire, tel que réclamé par l’immense majorité des intervenant-e-s. En effet, les trois quarts des Québécois-es demandent un moratoire sur l’exploration des gaz de schiste, tout comme la majorité des experts et les ingénieurs du Québec.
Heureusement, plusieurs éléments du rapport du BAPE se démarquent de la position initiale du gouvernement et marquent une véritable victoire citoyenne, notamment :
• La proposition d’une évaluation environnementale stratégique qui reconnaît que, malgré les prétentions de l’industrie, nous ne disposons pas des connaissances scientifiques pour déterminer les risques de ce type d’exploitation.
• Le rejet du modèle du guichet unique dirigé par le Ministère des Ressources naturelles et de la Faune et le maintien du rôle du Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs dans l’octroi des permis.
• L’appel à améliorer les retombées pour l’État québécois de l’exploitation des ressources naturelles.
« Mais la porte laissée ouverte à plus de fracturations hydrauliques sous prétexte d’alimenter l’évaluation environnementale stratégique (EES) est inacceptable, rappelle Amir Khadir, député de Mercier. Avec le nombre de puits déjà en exploitation chez nos voisins américains et en Colombie-Britannique, l’évaluation peut certainement se faire sans d’autres forages ou fracturations potentiellement nocives pour la santé publique. La seule issue raisonnable pour le gouvernement est d’aller plus loin que la recommandation du BAPE et en décrétant un véritable moratoire sur le territoire québécois. »