« On place la charrue devant les bœufs. Dans le contexte où le Québec ne dispose plus de surplus d’électricité à moyen et long terme, nous devons être prudents. Les nombreux projets industriels viennent ajouter à la demande et il est d’ores et déjà clair que les infrastructures additionnelles qui seront nécessaires se traduiront par des augmentations importantes de tarifs, incluant la clientèle résidentielle », explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville. L’organisation syndicale s’inquiète aussi de la place réservée aux industries existantes qui auront besoin d’énergie supplémentaire pour maintenir de bons emplois dans nos régions ressources.
C’est pourquoi la CSN est d’avis que le législateur doit ajuster les dispositions du PL 69 concernant le plan de gestion intégrée des ressources énergétiques, mais l’invite à sursoir à l’adoption des autres dispositions. « L’objectif est d’accélérer le processus de consultation et d’adoption de ce plan dont le Québec a urgemment besoin, alors que l’on doute que plusieurs autres éléments du projet de loi soient véritablement nécessaires ou même souhaitables », précise Mme Senneville.
Ne touchez pas à Hydro-Québec
D’autre part, la CSN exige qu’on laisse Hydro-Québec tranquille. « Il ne fait aucun doute que le PL 69 vient réduire le rôle d’Hydro-Québec dans la production, le transport et la distribution d’électricité. Depuis 1963, Hydro-Québec génère des retombées qui sont au cœur du développement économique et social du Québec moderne. Pour la confédération, ce serait une grave erreur de faciliter l’accroissement de la place du privé en permettant, par exemple, la vente de certains de ses actifs. »
Bien qu’on tente de nous rassurer, la privatisation lente et tranquille de nos ressources nous guette. « Hydro-Québec est en mesure de répondre aux besoins énergétiques du Québec dans l’avenir. Il est impératif de préserver ce patrimoine collectif qui est vital. »
Finalement, la CSN déplore que le gouvernement n’ait pas jugé bon l’inviter en commission parlementaire. « La consultation des acteurs politiques et sociaux est primordiale. Ce projet de loi comporte trop d’enjeux cruciaux pour faire l’économie de débats. Le gouvernement doit entendre le plus de gens possible », conclut Caroline Senneville.
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