« Le document de consultation proposé par le gouvernement ne respecte pas ni l’engagement initial, ni les engagements internationaux pris à Nagoya. Même si les récentes déclarations de M. Pierre Arcand indiquent un changement de cap positif, le flou persiste et nous avons des recommandations importantes à formuler », déclare Christian Simard, directeur général de Nature Québec.
20 % d’aires protégées d’ici 2020
Le gouvernement propose d’atteindre la cible internationale de Nagoya en cumulant 12 % d’aires protégées et 5 % d’un nébuleux statut : les « réserves de terres du capital nature ». Rappelons que l’objectif de Nagoya vise la protection de 17 % de la superficie terrestre d’ici 2020. « Pour Nature Québec, l’atteinte de cet objectif international doit se faire sur la base de critères de conservation internationaux, qui ont fait leur preuve : les aires protégées. Les critères « maison » n’ont pas leur place ici. », déclare Mélanie Desrochers, co-responsable de la commission Aires protégées de Nature Québec. « Aussi, pour atteindre cette cible pour l’ensemble du Québec, un effort supplémentaire doit être réalisé dans le nord, voilà pourquoi nous demandons 20 % d’aires protégées d’ici 2020. », poursuit-elle.
Plus de protection pour la forêt boréale
Le document de consultation présente une vision peu ambitieuse de la conservation de la forêt boréale et du rétablissement d’espèces vulnérables, notamment le caribou forestier. Dans ce document, aucune attention n’est portée au maintien de la limite nordique actuelle des forêts attribuables. Alors qu’en parallèle, le Plan Nord prévoit une ouverture à la foresterie de ce territoire, jusqu’alors exempt de toute activité forestière. « L’exploitation de la forêt boréale nordique ne se justifie pas sur le plan écologique, mais elle est également un non-sens économiquement parlant ! », mentionne Louis Bélanger, responsable de la commission Forêt de Nature Québec. « Nous demandons au gouvernement de maintenir cette limite nordique », indique-t-il.
Les réserves de terres du capital nature : un concept à réécrire !
« Telles que présentées, les réserves de terres du capital nature ne constituent en rien un outil de conservation. L’exploration minière et l’exploitation forestière industrielle auraient le champ libre à l’intérieur de ces zones de conservation et de développement non industriel d’intérêt. Il faut réécrire ce concept et placer la conservation et la mise en valeur récréotouristique de ces territoires au cœur de ce nouveau statut. Nos recommandations vont en ce sens ! », soutient Christian Simard.
En ce qui concerne l’industrie minière, Nature Québec considère qu’il est nécessaire de catégoriser l’exploration minière selon les niveaux d’impacts sur l’environnement qu’elle engendre, afin de mieux l’encadrer. Il faut aussi que le gouvernement se dote d’un nouveau mécanisme lui permettant d’imposer un délai d’expiration de 3 ou 4 ans des claims miniers existants au sein des réserves de terres du capital nature, afin de permettre d’autres usages du territoire, une fois ce délai passé.
« Les dernières déclarations de M. Arcand laissent sous-entendre que la foresterie industrielle sera interdite des réserves de terres du capital nature, ce qui constitue un pas dans la bonne direction. Nous pensons que l’industrie forestière devrait attendre les précisions de M. Arcand avant de déchirer sa chemise sous de faux prétextes. Aujourd’hui, les marchés sont de plus en plus sensibles aux pratiques forestières. La certification FSC demande la création d’aires protégées, le maintien de forêts à haute valeur de conservation. La conservation a sa place en forêt boréale ! », affirme Christian Simard.
Pour consulter le mémoire de Nature Québec :
http://www.naturequebec.org/ressources/fichiers/Aires_protegees/ME11-11-09_Nord.pdf
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Nature Québec (www.naturequebec.org) est un organisme national à but non lucratif qui regroupe près de 5000 individus et 100 groupes affiliés ?uvrant dans les domaines de l’environnement et du développement durable. Fondé en 1981, l ?organisme s ?est prononcé publiquement au cours des années sur un grand nombre de questions environnementales, dont les aires protégées, l ?agriculture, l ?exploitation forestière et le développement « énergétique ».