« Il est évident que l’augmentation de 2,3 % des dépenses de programmes prévue par le gouvernement dans sa dernière mise à jour économique est nettement insuffisante pour assurer le maintien et la pérennité de nos réseaux public d’éducation, de petite enfance et de santé et services sociaux. Si le gouvernement limite son effort à 2,3 %, cela nous condamne à d’autres compressions à venir et à une accentuation de la dégradation de nos réseaux », affirme Louise Chabot.
Pour éviter un tel scénario catastrophe, la leader syndicale soutient que le gouvernement doit donc faire un effort supplémentaire : « Les marges de manœuvre budgétaires existantes permettent une augmentation des dépenses de programmes d’au moins 4,7 %, ce qui permettrait de stopper la détérioration de nos services publics et d’amorcer le réinvestissement requis pour rétablir le niveau de services auquel la population est en droit de s’attendre », soutient la présidente de la CSQ.
La CSQ a donc fait connaitre ce matin, en conférence de presse, les solutions qu’elle propose au gouvernement pour atteindre cet objectif.
« Dans un premier temps, le gouvernement doit absolument renoncer à toute nouvelle baisse d’impôt mais plutôt réinvestir dans les services les surplus qui s’annoncent. De plus, il peut et doit réduire substantiellement les versements au Fonds des générations, d’au moins un milliard par année, et injecter ces sommes dans les dépenses de programmes. Une telle décision ne dépend que de sa volonté, ne remettrait aucunement en question les objectifs de réduction de la dette et aurait des bénéfices importants pour nos services publics À elles seules, ces deux premières mesures apportent au gouvernement une marge de manœuvre supplémentaire intéressante pour mieux financer nos services publics », ajoute la leader syndicale.
La CSQ ne s’arrête pas là et avance deux autres mesures qui permettraient d’atteindre le seuil minimal de 4,7 %.
« Il est essentiel que le gouvernement compense par d’autres revenus les pertes découlant de l’abolition de la taxe santé. Finalement, il a été particulièrement conservateur avec ses prévisions de croissance économique pour les prochaines années, notamment pour 2016-2017, et une estimation plus réaliste de la croissance dégage une marge budgétaire additionnelle », poursuit la présidente de la CSQ.
Louise Chabot a également profité de cette conférence de presse pour rappeler à quel point l’austérité a affecté durement l’ensemble des services publics, tant en petite enfance, en santé et services sociaux, qu’en éducation.
« Nos services publics sont mis à mal depuis plusieurs années. L’accumulation des compressions a causé des torts considérables, il est plus que temps d’y mettre fin. Le gouvernement doit absolument démontrer que nos services publics lui tiennent à cœur. Il devra particulièrement se montrer à la hauteur en éducation avec le large consensus qui se dégage sur la nécessité d’un réinvestissement significatif. Il doit aller au-delà du saupoudrage cosmétique et procéder à un rehaussement majeur des budgets du réseau scolaire », précise Louise Chabot.
Cette dernière rappelle que le secteur de l’éducation a subi des compressions de pas moins d’un milliard de dollars au cours des dernières années : « Outre le manque de ressources financières pour les infrastructures dont plusieurs bâtiments ont des problèmes majeurs de sécurité, il est impératif d’investir dans les services aux élèves et de ramener les élèves au cœur de la raison d’être de notre système public d’éducation. Je pense également que ce soutien à nos enfants commence avant même l’entrée à l’école, dès la petite enfance. C’est pourquoi nous demandons le retour à une contribution unique et universelle pour les services de garde éducatifs à l’enfance », conclut Louise Chabot.