Selon l’APTS, la santé mentale n’est toujours pas une priorité pour le gouvernement alors que l’on ferme des centres pour traiter les toxicomanes (Centre Mélaric) et que les centres d’aide pour les personnes suicidaires voient leurs subventions du Programme de soutien aux organismes communautaires indexées en bas du coût de la vie quand le volume d’appels augmente sans cesse. Résultat : 15 % des appels sont restés sans réponse. Le portrait n’est pas plus rose du côté des maisons qui hébergent des personnes ayant une déficience intellectuelle lourde. Leurs budgets sont réduits et les besoins des patients sont évalués à la baisse afin de faire diminuer les coûts. En centre jeunesse, les compressions font également très mal : 20 millions de dollars de moins depuis deux ans.
Pendant ce temps, les listes d’attente débordent et l’accès aux services est de plus en plus difficile. Dans Lanaudière, alors que l’on vient d’annoncer la suppression d’une dizaine de postes d’intervenantes, environ 1 000 personnes attendent de recevoir des services. Deux suicides ont été rapportés depuis. Sur la Côte-Nord, la consultation d’un psychologue dans le réseau public est toujours aussi difficile. À St-Jérôme, cinq postes d’intervenante en santé mentale ont été abolis l’automne dernier. « Combien faudra-t-il de suicides pour qu’un véritable coup de barre soit donné ? Combien d’Alain Magloire le système devra-t-il laisser échapper pour investir dans ce secteur sous financé ? », demande Carolle Dubé.
L’APTS lance un cri d’alarme. « Nous avons la responsabilité de prendre soin des personnes atteintes de troubles de santé mentale, qu’elles soient des enfants, des adultes ou des personnes âgées. Un problème de santé mentale qui n’est pas traité à temps s’aggrave et peut entraîner une multitude de complications, dont la toxicomanie, ajoute la présidente. »
L’APTS s’attend à ce que les « bottines suivent les babines » lors du prochain budget. « Si le gouvernement est sérieux dans sa volonté de mettre de côté l’austérité, il doit entre autres réinvestir en santé mentale. Ce ne sont pas les 70 millions de dollars promis dans le PASM qui réduiront les listes d’attente et redonneront de l’espoir aux plus vulnérables », de conclure Carolle Dubé.