« Qu’attend le ministre pour annoncer ses couleurs et répondre au large consensus du milieu du livre ? Je n’en reviens pas que deux mois après la fin des consultations, M. Kotto ne puisse répondre à cette simple question : quand va-t-il déposer ce règlement tant attendu ? » s’impatiente Françoise David, députée de Gouin, qui s’inquiète de l’effet des pressions du lobby des grandes surfaces sur la volonté du gouvernement.
C’est ainsi qu’a réagi la députée de Québec solidaire devant l’absence de réponse du ministre Makka Kotto, lors de la période de questions aujourd’hui à l’Assemblée nationale. La députée de Gouin a fait valoir que 12 000 emplois sont en jeu de même que la préservation dans toutes les régions de librairies désireuses d’offrir à la population une véritable diversité dans l’offre de livres.
« En 1981 avec la Loi du livre, le Québec a confié aux libraires une responsabilité sociale, un mandat d’assurer ce que l’on appelle la bibliodiversité sur l’ensemble de notre territoire. Aujourd’hui, nous avons le devoir de les appuyer, au-delà de la guerre des prix que leur imposent les Costco et Wal Mart de ce monde », explique-t-elle.
La Coalition « Nos livres à juste prix » qui regroupe les libraires, écrivains, éditeurs, distributeurs et bibliothèques réclame du gouvernement qu’il limite à 10% le rabais maximal qu’un détaillant peut offrir au cours des neuf premiers mois suivants la publication d’un livre. « Sans une telle réglementation, le commerce du livre au Québec va finir par tomber entre les mains de trois ou quatre multinationales qui vont augmenter le prix des livres », conclut Françoise David qui promet de talonner le ministre.