Dans un communiqué publié vendredi dernier, l’AMPD détaille les comportements à l’origine du contentieux. Malgré l’intervention d’un conciliateur nommé par le ministère du Travail, l’Université refuse explicitement de rencontrer le comité de négociation de manière régulière, arrive aux rencontres sans être préparé et s’efforce de ralentir le processus par tous les moyens à sa disposition. À de nombreuses reprises dans les discussions, l’administration a demandé à ce que la convention collective renvoie aux politiques de l’Université, s’accordant ainsi le droit de modifier unilatéralement les conditions de travail de ses professeur•es - ce qui revient, à toutes fins pratiques, à nier l’idée même de la négociation collective. Finalement, l’Université continue de contester devant les tribunaux le droit d’association du corps professoral de la Faculté de droit, alors que ce droit a pourtant été reconnu sans équivoque par le Tribunal administratif du travail, qui a accrédité l’AMPD.
Mentionnons que ces négociations de l’AMPD sont d’une importance capitale : l’Association représente le premier syndicat de professeur•es de l’Université McGill et les changements qu’elle obtiendra par la négociation pour limiter le pouvoir discrétionnaire de l’administration ouvriront la voie à l’amélioration des conditions de l’ensemble de la communauté universitaire. À cet égard, le recours à la grève s’avère être le seul moyen dont dispose l’AMPD à cette étape. « Nous comprenons bien que la grève affecte nos étudiant•es », déplore le président de l’AMPD, Evan Fox-Decent. « Mais ce qui est en jeu, c’est la nécessité d’améliorer les conditions de travail et de s’assurer qu’il y ait suffisamment de professeur•es en poste pour maintenir un ratio étudiant•es/professeur•e convenable, dans le contexte où McGill a gelé les embauches et envisage une hausse des inscriptions. Ce qui est en jeu, ce sont notamment les conditions d’apprentissage de nos étudiant•es. »
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