« Les membres chez Kia Longueuil ont réellement fait preuve d’une ténacité à toute épreuve. Ça prend du courage pour passer à travers cette saga et se tenir debout », a commenté Sylvain Martin, directeur adjoint. Il faut expliquer que les travailleurs de cette unité luttent depuis novembre 2012, soit plus de 3 ans, pour obtenir une première convention collective.
Tout a commencé par une requête en accréditation déposée en novembre 2012 qui a été combattue par tous les moyens possibles de la part de l’employeur. Il y a aussi eu des congédiements et des offres de départs volontaires. Malgré tout, les membres ont obtenu leur accréditation et se sont ensuite attaqués à la négociation, qui est passée par la conciliation et l’arbitrage de première convention collective. Lorsqu’ils se sont présentés pour l’arbitrage, il restait les salaires, la rétroactivité, le fonds de pension et une clause concernant l’utilisation des équipements pour réparer la voiture personnelle et celle de la famille à régler. Après plusieurs séances de médiation infructueuses, en juin 2014, l’arbitre annonçait son intention de fixer lui-même les conditions de travail.
Plusieurs journées d’audition ont été nécessaires alors que le syndicat a démontré à l’arbitre qu’il devait se référer aux conditions en vigueur dans l’industrie puisque que c’est le syndicat Unifor qui représente largement les travailleurs de ce secteur. Si Unifor n’a pas obtenu tout ce qu’il demandait, il se réjouit de la décision de l’arbitre qui a retenu les salaires de l’entente maîtresse en vigueur entre plusieurs concessionnaires de la région de Montréal et Unifor. L’arbitre a même conclu que « C’est donc, de l’avis du soussigné (l’arbitre), le syndicat qui doit être jugé représentatif du secteur dans la région de Montréal (…) », au paragraphe 40 de sa décision rendue au début de décembre. Au surplus, les travailleurs ont obtenu la rétroactivité à la date de l’obtention de l’accréditation soit en mars 2013. Certains iront ainsi chercher plusieurs dizaines de milliers de dollars ainsi que des ajustements de salaire pouvant aller jusqu’à 4 $/heure. Le fonds de retraite n’a pas été obtenu alors que le droit pour les salariés d’utiliser le garage pour des réparations à leur voiture a été consacré. Finalement, mentionnons une contribution au programme de formation de congés-éducation payés (CEP). La décision de l’arbitre n’a pas été contestée et les sommes sont payables aujourd’hui même.
« Notre victoire démontre qu’il ne faut jamais baisser les bras. Tous ne sont pas restés car la pression a été très dure, l’employeur a tout fait pour nous décourager, mais l’important c’est que nous avons tenu le coup. Ce n’aurait pas été possible sans l’appui d’Unifor et des représentants de la section locale 4511 », a commenté Rémy Lambert, président de l’unité chez Kia Longueuil.
Le syndicat entend bien poursuivre le travail afin de défendre les droits acquis pour ses membres. « Ce dossier démontre aussi qu’Unifor a à cœur la défense des travailleuses et travailleurs non syndiqués qui désirent le devenir, et ce, peu importe la grosseur du groupe. On n’a pas hésité à investir temps et argent dans ce dossier car il s’agit de protéger un droit fondamental dans notre société, celui d’être syndiquer », a conclu Sylvain Martin, directeur adjoint d’Unifor.
Kia Longueuil emploie huit membres Unifor mécaniciens et commis aux pièces.