’’Alors que les besoins sont criants dans de nombreuses régions, nous sommes sidérés de voir que ce plan d’action national ne propose de mettre aucun véhicule ambulancier supplémentaire et rien pour faire baisser la pression qui pesse sur les épaules des paramédics ’’ de s’indigner Lucie Longchamp, vice-présidente de la FSSS-CSN responsable des secteurs privés.
’’Les rapports des vingt dernières années à ce sujet recommandaient d’ajouter des effectifs sur la route, mais cela n’a pas été fait. On en vit les conséquences aujourd’hui avec des surcharges de travail incroyable pour les paramédics. Si on veut qu’ils demeurent dans la profession, il faut arriver à les décharger en mettant plus de paramédics sur le terrain et améliorer leurs conditions de travail ’’ de renchérir Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier à la FSSS-CSN.
Le manque flagrant d’effectif dans le milieu préhospitalier pourrait également être résolu par une augmentation des capacités d’admission dans le programme de techniques de soins préhospitaliers d’urgence dans les cégeps. Selon les données du SRAM, en 2023 c’est 119 candidatures qui ont été refusées pour 502 étudiant-es admis à l’échelle de la province. En 2020, pour 496 admis, c’est 453 étudiant-es qui ont été refusés. Aujourd’hui, ils auraient pu être sur la route. « Ce n’est pas normal de refuser annuellement un peu plus d’une centaine de candidat-es faute de place pour la formation. Il est grand temps que le ministre de la Santé et que les collèges d’enseignement revoient à la hausse le nombre possible d’étudiant-es et mette en place des programmes que ce soit perspectives ou autres. La profession ne pourra se sortir de cette pénurie sans un coup de barre majeur, et pour cela, ça prend des paramédics bien formés et de meilleures conditions de travail ’’ de poursuivre Mme Longchamp.
’’Il faut aussi dire que dans certaines régions des paramédics s’inquiètent de savoir si des ajouts temporaires de véhicules seront maintenus. Dans certains cas le ministère de la Santé refuse même de leur octroyer des heures de travail. En pleine crise du secteur préhospitalier, cette situation est vraiment surréaliste et malheureusement le plan déposé ce matin ne nous propose rien pour les rassurer ’’ de préciser Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier à la FSSS-CSN.
Le nouveau plan d’action propose de favoriser l’intervention citoyenne, ce qui est une bonne chose, mais cela n’élimine pas nécessairement le besoin d’ambulance. ’’Il faut être conscient que même si les premiers répondants sont sur place, le plus souvent l’ambulance est tout de même appelée dans ces situations et que les paramédics doivent se déplacer ’’ de poursuivre Jean Gagnon.
En terminant, la Fédération de la Santé et des Services sociaux propose l’élargissement du rôle des paramédics. Ceux-ci pourraient alors prendre en charge plusieurs cas qui se retrouvent sinon aux urgences.
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