Robert Mackey, The Intercept, 24 octobre 2018,
Traduction et organisation du texte, Alexandra Cyr
Pour la plupart des gens, le Brexit porte sur quelque chose de bien plus viscéral : l’identité nationale. Telle que perçue, la nécessité de « reprendre le contrôle » des frontières britanniques, la limite sévère imposée au nombre d’étrangers.ères à qui ont permet de vivre dans le pays, ont été approuvées par un faible nombre d’électeurs.trices lors du référendum de 2016. Pour les nationalistes, le Brexit est un simple choix de se retirer d’un bloc économique qui élimine les frontières entre ses membres et donc permet la circulation libre des personnes aussi bien que des marchandises et des services.
Ce qu’un petit nombre de partisans.es du Brexit, sur le territoire britannique central, semblait comprendre à l’époque, c’est que leur pays, le Royaume uni de Grande Bretagne et d’Irlande du nord, n’a qu’une frontière avec l’Union européenne qui est toutefois très contestée, soit la ligne de partition que l’Empire britannique à imposée à l’Irlande il y a plus d’un siècle. Depuis 20 ans, il a été facile d’oublier la destruction et les morts causées par l’imposition de cette frontière puisque les deux entités sont membres de l’Union européenne. Cela a rendu possible un accord de paix qui a mis fin au bain de sang en Irlande du nord et annulé l’obligation de surveiller la sécurité et vérifier les passages à la frontière de ce qu’un auteur irlandais à appelé « la ligne des méchancetés » qui divisait l’Irlande.
Pour le bien des pourparlers de sortie de la Grande Bretagne de l’Union européenne, il faut comprendre que le Brexit à été d’abord et avant tout une décision anglaise : 87% du vote en sa faveur a été enregistré en Angleterre et les 2/3 de ceux et celles qui se considèrent plus Anglais.es que Britanniques ont voté pour le retrait.
Alors que les nationalistes anglais se rallient autour de la nostalgie de l’Empire britannique qui a un temps dominé le monde, la majorité des deux autres constituants du Royaume uni, l’Écosse et l’Irlande du nord, ont voté contre la sortie de l’Union européenne, annonçant ainsi la possibilité que l’un d’eux ou les deux s’en séparent un jour ou l’autre.
Le soutient au Brexit, comme celui au Parti conservateur, venant surtout d’Angleterre, aide à comprendre pourquoi les discussions avec l’Union européenne sur le retrait sont actuellement dans l’impasse sur un enjeu que les nationalistes anglais.es ne semblent pas avoir saisi avant récemment : le conflit figé, mais toujours non résolu dans la première colonie anglaise, l’Irlande.
Si les autorités anglaises ne s’étaient jamais engagées dans des siècles de colonisation de l’Irlande, si elles n’avaient pas imposé la partition de l’ile en 1921 pour créer une enclave où le nombre de Britanniques protestants.es surpasserait celui des catholiques irlandais.es d’origine, il serait relativement simple aujourd’hui pour la Grande Bretagne qui ne comprendrait que l’Angleterre, l’Écosse et le Pays de Galle de sortir de l’Union européenne.
Mais, Mme Theresa May se retrouve enfermée dans des négociations complexes pour retirer l’ensemble du Royaume uni du marché unique de l’Union européenne et de ses frontières sans ruiner la fragile paix en Irlande. C’est que les frontières et le contrôle de l’immigration que les nationalistes anglais.es tiennent pour un inconvénient mineur qu’il vaut la peine de tolérer pour arriver à une société moins multiculturelle, mèneraient à des infrastructures frontalières le long de la vieille ligne de partition de l’Irlande. C’est le cauchemar du monde des affaires irlandais et de ceux et celles qui passent d’un pays à l’autre sans entrave en ce moment. C’est la garantie du retour à la violence.
L’an dernier, à la réunion annuelle du Cross Border Organized Crime Seminar en Irlande, les chefs de police des deux parties de l’Irlande ont mis en garde : « plus il y a d’infrastructures à la frontière, plus cela offre d’opportunités à la violence des dissidents.es politiques ou à d’anciens.nes paramilitaires qui sont déjà impliqués.es dans la contrebande ».
Contrairement à plusieurs des durs de durs du Brexit dans son parti, la Première ministre semble être consciente de la responsabilité morale et légale que l’entente de paix de 1998 impose à la Grande Bretagne pour éviter un bain de sang qui se produirait probablement si la frontière était rétablie. Il se peut qu’elle se retrouve aussi coincée. En effet l’Union européenne prend au sérieux son rôle dans la prévention des conflits et elle insiste pour que toute future entente de relations commerciales avec le Royaume uni comporte d’abord une assurance que la frontière entre l’Irlande (membre de lUE) et l’Irlande du nord (qui ne le serait plus) reste ouverte.
Plus facile à dire qu’à faire parce que la logique du Brexit et de l’Union européenne dans ce contexte exigent une frontière externe fermée.
Reste le problème de cette frontière de 300 miles de long qui, définie par le gouvernement britannique en 1921 comme la frontière de la nouvelle province de l’Irlande du nord, n’est en rien naturelle. Il n’y a aucune montagne ou cour d’eau qui divise l’Irlande en deux. La frontière n’est qu’une ligne dessinée à la va-vite sur la carte par des fonctionnaires du système colonial. Penderel Moon, un officier britannique colonial, impliqué dans la sanglante partition de l’Inde en 1947, à appelé cette stratégie « diviser et partir ». (40 ans plus tard, Lord Mountbatten, le vice-roi qui a supervisé cette partition de l’Inde à été assassiné par l’IRA
La partition de 1921 à créé une nouvelle province, l’Irlande du nord, contrôlée par les Britanniques le long des frontières d’anciens comtés, frontières qui passent maintenant dans les champs, les villes et les maisons. Elle a aussi été délimitée selon une claire volonté électorale. C’était une nouvelle ligne introduite sur la carte du monde pour diviser une nation vivant sur une ile de telle sorte que le pouvoir colonial s’assurait que les descendants.es des colons contrôleraient une enclave où la majorité leur appartiendrait.
Cette division a généré des décennies de violence politique et de terrorisme en Irlande du nord et au Royaume uni. Selon les termes édulcorés de l’Ulster (nom de la province de l’Irlande du nord, n.d.t.) les « Troubles » on fait plus de 3,500 morts, les droits civiques minimaux, les garanties de procès justes, y ont été suspendus. L’armée Britannique à érigé des tours de guet, des postes de contrôle, à détruit des centaines de routes, de ponts et de chemin ruraux pour contrôler la circulation des personnes et des marchandises entre les deux parties de l’Irlande.
Quiconque à grandit dans l’ombre de cette frontière ne peut oublier l’impact émotif des heures perdues à attendre à un des quelques points de contrôle autorisés, la tension ressentie face aux soldats lourdement armés à ces postes tout aussi lourdement fortifiés. (J’ai passé les étés de mon enfance dans la famille de ma mère vivant de chaque côté de cette frontière). Depuis 20 ans, sous les auspices de l’Union européenne les forces de sécurité et les postes de contrôle ont été démantelés et la frontière entre les deux juridictions de l’ile est difficilement perceptible, un peu comme celle délimitant deux États américains. Une cicatrice à disparu.
Denis Bradley, journaliste et ex vice président des services de police de l’Irlande du nord, suit les pourparlers sur le Brexit depuis l’Irlande. Il fait observer que le Royaume uni et l’Union européenne ont sous estimé la détermination du peuple irlandais qui en a souffert pendant des années, à tolérer cette frontière. Dans un écrit dans L’Irish Times, M. Bradley estime : « qu’il n’y a pas de problème de frontière à résoudre, il l’est déjà. La frontière a disparu il y a plus ou moins 20 ans. Les vieux postes ont disparu depuis plus longtemps encore et soudain, un beau jour, l’armée britannique à plié bagages et est repartie. La plupart des gens on sentit un poids de moins sur leurs épaules. La population qui a vécu dans l’ombre de cette présence, pour la première fois, était libérée des ennuis qui y étaient reliés et de la cicatrice dans le paysage. Elle a vécu depuis, en toute liberté, trouve que cela est juste et sympathique et n’a pas l’intention de revenir en arrière ».
Le romancier et scénariste, Eoin McNamee qui à vécu en traversant la frontière tous les jours pour aller à l’école, à écrit l’an dernier : « Il faut détacher la question de la frontière irlandaise de la sphère économique et la considérer du point de vue des droits fondamentaux. Mme Theresa May peut insister pour dire que son pays quitte l’Union européenne. L’Union européenne peut dicter les conditions qu’elle est prête à accepter. Mais ni l’une ni l’autre ne peut imposer ou insister pour que la « ligne des méchancetés » soit redessinée à travers l’ile ».
M. McNamee rappelle qu’à cette époque : « les routes étaient semées de cratères, ont ramassait les corps dans les sacs mortuaires, qu’il y avait des tours de guet, des salles de prières criblées de traces de balles, et de même pour bien des maisons. Le pire se passait la nuit. Conduire sur ces routes désertées à travers des zones sinistres et vides de tout sauf de surveillance et de mauvaises intentions (était terrifiant) ».
La semaine dernière j’ai rencontré M. McNamee à Londres. Il m’a redit que, selon lui, l’aspect économique n’est pas le principal dans cette affaire : « la partition est une faute morale de la même manière que le mur de Berlin en était une et un affront à la civilisation ». Une décennie après l’élimination de la frontière, dans la foulée de l’accord de paix alors que la cicatrice a commencé à guérir, M. McNamee se rappelle soudain son frère se tournant vers lui en lui demandant : « Est-ce que c’était un rêve » ?
Si le Royaume uni et l’Union européenne insistent pour revenir à la partition de l’Irlande, dit McNamee, ce serait comme dire aux Allemands.es qu’il faut reconstruire le mur de Berlin : « ce n’est pas que les gens n’en veulent pas, ils n’en veulent pas, mais ils ne veulent surtout pas revenir à cela ».
Quand on a demandé au comédien irlandais, Andrew Maxwell s’il y avait une solution à la frontière irlandaise, il a répondu : « Ce n’est pas une frontière irlandaise, c’est une frontière britannique en Irlande. La frontière irlandaise, c’est la plage ».
Contrairement aux pro-Brexit nationalistes du Parti conservateur, Mme May semble chercher désespérément à arracher un accord qui garderait la totalité du Royaume uni aussi fermé que possible à l’Union européenne, non seulement pour empêcher le retour d’un bain de sang en Irlande du nord, mais aussi pour protéger l’industrie britannique. Ce serait pour cette raison, que plus tôt dans les négociations, elle a semblée prête à accepter une offre pour protéger la paix en Irlande du nord, qui donnerait à cette région un statut particulier après la séparation. Ce statut lui permettrait de demeurer dans le Royaume Uni et en même temps, de demeurer dans l’Union douanière européenne et donc dans le marché unique. Ainsi, les marchandises et les personnes pourraient circuler d’une partie à l’autre de l’Irlande, sans frontière. (C’est essentiellement ce que l’accord de principe de la semaine dernière apporte. N.d.t.).
Malheureusement, alors qu’elle signait « en principe » cet accord l’an dernier, pour avoir une marge de manœuvre, accord qui ne s’appliquerait que si le Royaume uni échouait à négocier avec l’Union européenne une relation commerciale suffisante pour rendre la frontière inutile, elle est maintenant si faible politiquement qu’il lui sera difficile de convaincre le reste de son Parti de la justesse de cette proposition.
Probablement encore plus important : sans majorité parlementaire, à cause de sa désastreuse décision de tenir des élections anticipées l’an dernier, la Première ministre a aussi besoin du soutient des 10 députés.es d’Irlande du nord, membres du Democratic Unionist Party, un groupe de chrétiens fondamentalistes qui a milité pour le Brexit mais contre l’accord de paix de 1998. Alors que ce Parti appuie du bout des lèvres l’idée de maintenir la frontière ouverte, il a menacé de renverser le gouvernement May si elle accepte un statut spécial pour la région qui impliquerait une frontière pour surveiller la circulation des marchandises entrant et sortant de Grande Bretagne. La cheffe de ce Parti, Mme Arlene Foster, à récemment déclaré que sa propre ligne rouge contre cette concession était une « une ligne de sang ».
Les négociations s’étirent. Elles ont induit une profonde exaspération tant chez les partisans.es du Brexit que chez ses opposants.es. En juin dernier, deux années complètes après le vote qui décidait de sortir de l’Union européenne, il n’y avait encore aucun signe de ce que cela pourrait vouloir dire en pratique. Une star de la télévision, l’acteur Danny Dyer, en avait assez : « Qui sait quelque chose de ce Brexit ? Personne n’en a la moindre idée » a-t-il déclaré à l’animateur Piers Morgan, complètement surpris. La caméra s’est concentrée sur les autres invités, Mme Pamela Anderson et M. Jeremy Corbin. Et il a ajouté : « Ça ressemble à cette stupide charade que personne ne connait ».
Ce clip est devenu viral mais en grande partie parce que D. Dyer à fini par appeler l’ancien Premier ministre David Cameron, un « con » pour avoir introduit le référendum pour ensuite vite se réfugier en Europe à Nice pour jouir d’une enviable retraite (…) après que son camp ait perdu. L’acteur répercutait aussi la frustration des millions de Britanniques qui après avoir voté pour quitter l’Union européenne découvrait tout-à-coup que leurs dirigeants.es n’avaient aucun plan pour le faire.
Ce long délai s’explique par la tentative de la successeur.e de David Cameron, Mme May, de résoudre une énigme qui est sans doute sans solution. Il n’est reste pas moins que 2 ans après avoir pris le pouvoir avec le vague slogan : « Brexit veut dire Brexit », la Première ministre n’a pas encore explicité ce que pouvait vouloir dire exactement l’avenir des rapports qu’elle veut voir s’installer entre le Royaume uni et l’Union européenne, ou comment elle entend à la fois de reprendre le contrôle absolu sur les frontières sans mette à mal le traité de paix en Irlande.
Elle a d’abord promis de maintenir les deux objectifs. Elle doit tenir compte du premier soit, une rupture claire avec l’Europe que la faction anti-immigrante de son Parti le exige : rompre avec les frontières de l’Union européenne et le marché unique. Ensuite, elle a promis de négocier une nouvelle entente avec les membres qui resteront dans l’UE ce qui satisferait les Conservateurs.trices modérés.es qui craignent que quitter les frontières européennes et le marché unique puisse détruire l’économie britannique largement imbriquée dans celle de l’Europe.
Mais un troisième objectif s’impose à elle, bien plus problématique : elle est obligée de respecter sa promesse de trouver une façon de retirer la totalité du Royaume uni de l’UE sans mettre à mal la fragile entente de paix éliminant la frontière irlandaise tant contestée et militarisée dans le passé.
Patrick Kielty, comédien de l’Irlande du nord à récemment adressé un « tweet » à Boris Johnson le leader de la campagne en faveur du Brexit. (Le père de M. Kielty a été tué par des hommes armés d’un groupe paramilitaire durant les « Troubles ») ». Il explique que l’UE était une composante de l’accord « magique mais sournois » qui permettait aux protestants « unionistes d’avoir la garantie que l’Irlande du nord resterait dans le Royaume uni tant qu’une majorité ne voterait pas contre » et « la frontière étant effacée et l’ile ainsi réunifiée (physiquement) » la plupart des Irlandais.es catholiques, « nationalistes pouvaient prétendre que leur vie se passait déjà dans une Irlande politiquement unifiée. Certains.es de ces nationalistes ont alors accepté de faire parti du Royaume uni parce que leur vie quotidienne devenait essentiellement irlandaise. On nous a vendu ce plan astucieux en nous disant que nous faisions tous et toutes parti de l’UE et que la précision de la nationalité ne tenait plus depuis la seconde guerre mondiale ».
En retirant la composante UE de l’équation, les politiciens.nes favorables au Brexit « ont ouvert la boite de Pandore de l’Irlande du nord. C’est une des raisons qui explique que la majorité de cette province ait voté pour demeurer dans l’UE » ajoute M. Kielty.
Des experts.e comme le professeur de science politique et de droit de l’Université Rutgers, M. R. Daniel Keleman, ont tenté d’alerter Mme May en lui disant qu’il n’y avait qu’un seul moyen de remplir ses trois promesses : la pensée magique. (…).
Déterminée à aller de l’avant sans états d’âme, Mme May à continué à parler de propositions qui ne satisfont personne et ont fait augmenter la peur que le temps allait manquer pour arriver à une entente avant la date fatidique de la participation du Royaume uni à l’UE n’expire, soit le 29 mars 2019 à 23 heures. Si cela arrivait, la rupture serait faite sans entente et pourrait bouleverser toutes les activités du pays depuis l’entrée des aliments et des médicaments jusqu’aux vols aériens entre les 2 entités.
(…)
Cela mène Mme May à exiger que l’UE accepte le plan avec lequel elle était d’accord l’an dernier qui garantit un statut spécial à l’Irlande du nord après le Brexit. Sous la pression de l’aile dure de son propre Parti et le DUP, elle a rejeté ce plan avec colère disant que c’était une tentative de diviser son pays, ignorant que si l’Irlande du nord existe c’est que ce pays à été divisé en 1921 par la Grande Bretagne.
Comme un ancien adjoint de Mme May, M. Matthew O’Toole l’a écrit dans The Spectator le mois dernier, ce dont la Première ministre n’a pas tenu compte, c’est que l’accord de paix signé à Belfast, le vendredi saint 1998, donne déjà aux citoyens.nes l’Irlande du nord des droits spécifiques qui les attacheront encore plus étroitement à l’UE après le Brexit. Ainsi, il leur est permis de détenir à la fois, un passeport irlandais et du Royaume unii. Cela veut dire qu’après le Brexit, il pourrait y avoir une région hors de l’UE entièrement peuplée par des citoyens.nes de l’UE. L’accord de paix du vendredi saint à aussi donné à la région la permission de se séparer du Royaume uni et de rejoindre la République d’Irlande si une majorité le décide par référendum. Ce qui fait dire à M. O’Toole : « C’est la seule partie du Royaume uni où les citoyens.nes ont à la fois un droit à la citoyenneté de l’UE avec un moyen formel de la garder (en cas de Brexit) soit un futur référendum sur l’unité de l’Irlande ».
Quoique soient les résultats des négociations (entre le Royaume uni et l’UE) plusieurs observateurs.trices irlandais.es ont été étonnés.es de voir avec quelle légèreté leurs préoccupations face à une possible réinstallation de la partition du pays, avaient été écartées par le gouvernement de Mme May et les intrisangeants.es qui se présentent comme des « Brexiteers » et poussent son Parti vers la droite.
Jacob Rees-Mogg, un des leaders de la faction hyper conservatrice, à constamment minimisé le risque de chaos qu’apporterait une sortie sans entente de la Grande Bretagne de l’UE. En disant qu’il n’était pas nécessaire qu’il aille visiter la frontière de 300 milles de long qui serait probablement fermée après le Brexit pour empêcher les marchandises britanniques d’entrer dans l’UE par contrebande, il s’est attiré une dérision particulière en Irlande du nord où la majorité à voté contre le Brexit. Il affirme que les députés du DUP lui fournissent toutes les informations dont il a besoin. Les objectifs de ce Parti sont de maintenir l’Irlande du nord à l’intérieur du Royaume uni. Mais, en ce moment, aucun.e de ces députés.es ne représente les communautés vivant le long de la frontière où le vote contre le Brexit lors du référendum de 2016 à été massif. (Ils et elles ont été élus.es avec 36% du vote total de la province. « Tweet » de R. Mackey 3-12-17).
Un professeur de science politique de l’Université de l’Ulster, M. Deirdre Heenan réagit ainsi à cette déclaration : « C’est un très bon exemple du cocon dans lequel vivent les défenseurs.euses acharnés.es du Brexit. (M. Rees-Mogg) ne connait rien à la frontière irlandaise et il ne s’y intéresse pas du tout. Cet homme vit dans le déni, dans une sorte de rêve illusoire qu’après le Brexit nous retournerons dans un grand empire britannique ».
Au cours de l’été, une vidéo de M. Rees-Mogg à circulé où il admet avec désinvolture que le Brexit pourrait obliger un retour aux postes frontières qui ont existé durant les 30 ans de guerre civile ou « Troubles ». Au cours d’un séminaire il a déclaré : « Nous aurons le droit, comme durant les Troubles, d’inspecter les personnes. Nul.le n’est obligé.e de traverser cette frontière tous les jours mais, pour des raisons de sécurité durant les Troubles, nous l’avons surveillée intensément pour tenter et effectivement empêcher la contrebande d’armes et autres biens du genre ».
Les députés.es conservateurs.trices (du parlement britannique) qui étaient surtout obsédé par empêcher les immigrants.es d’Europe de traverser cette frontière, semble ne pas être conscients.es à quel point ces inspections étaient intrusives et provocatrices. Pendant les 30 ans précédant 1998 et les accords de paix en Irlande du nord qui ont donné à chaque résidents.es un passeport à la fois du Royaume uni et irlandais, la plupart des routes sur la frontière étaient bloquées par l’armée britannique, chaque voiture qui voulait la traverser était inspectée à des postes lourdement armé d’abord par les soldats britanniques puis par les officiers.ères de la douane.
M. Simon Coveney, ministre des affaires étrangères irlandais, est horrifié par l’ignorance des politiciens.nes du Parti Conservateur du caractère traumatique et mortel du passé récent de l’Irlande du nord : « Il est difficile de croire que les plus chevronnés.es des politiciens.nes soient si mal informés.es à propos de l’Irlande et des politiques inhérentes à la frontière irlandaise lors d’un Brexit pour faire des commentaires de la sorte ». Sur « Tweeter » il ajoute : « Nous avons mis les « troubles » derrière nous grâce aux efforts de beaucoup de personnes. Nous entendons les laisser là ».
Le mois dernier, la dramaturge Clare Dwyer Hogg et le comédien Stephan Rea né à Belfast, ont publié dans le Financial Times, une vidéo lyrique filmée le long de cette frontière comme une réponse poétique mais pénétrante à M. Rees-Mogg et aux autres qui ont nié les dangers de la réimposer entre l’Irlande et l’Irlande du nord.
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