Québec – 11 juin 2019 C’est suite à la mort tragique d’une enfant de 7 ans, victime de violence, que le gouvernement a décidé de mettre sur pied une commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse. Si le Regroupement des organismes ESPACE du Québec (ROEQ) salue l’initiative du gouvernement et reconnait l’importance de réfléchir sur le système chargé de protéger nos enfants, il souhaite rappeler l’importance de ne pas oublier d’analyser la problématique d’un point de vue global.
Parents, membres de la famille, membres de la communauté, personnel des milieux de garde et scolaire, organismes communautaires, politiciennes et politiciens, toutes et tous, nous avons un rôle à jouer dans la prévention de la violence faite aux enfants et dans la protection de ceux-ci.
« Lorsque la Loi sur la protection de la jeunesse permet d’intervenir auprès d’un enfant ayant vécu de la violence, c’est que celui-ci en est déjà victime. Le rôle d’une communauté est de protéger les droits des enfants, afin que ceux-ci puissent être en sécurité en tout temps. Ce travail de protection passe tout d’abord par la prévention et le maintien d’un filet social solide autour de nos enfants. » Patricia St-Hilaire, coordonnatrice au programme au Regroupement des organismes ESPACE du Québec.
Depuis plusieurs années, les organismes communautaires, dont les organismes ESPACE, dénoncent le manque de reconnaissance et de financement des services publics et communautaires et réclament un réinvestissement massif dans les services. Les coupes subséquentes ont leurs conséquences : manque de temps, manque de personnel, surcharge des ressources, engorgement des services, pauvreté, précarité, etc. Ce sont présentement les organismes communautaires qui agissent comme filet de sécurité en tentant, du haut de leurs maigres moyens, de sensibiliser, outiller, former des adultes bienveillants. Ce sont les mêmes organismes qui tentent d’outiller les enfants pour qu’ils aient des stratégies de protection.
Des programmes de prévention devraient être disponibles dans toutes les régions du Québec et l’ensemble des acteurs entourant les enfants (écoles, service de garde, services de loisirs, municipalités, commissions scolaires, personnel de la santé, adultes en général, etc.) devraient être parties prenantes de leur sécurité et de leur bien-être.
À l’approche de la commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, le ROEQ rappelle qu’il est primordial que la prévention de la violence soit considérée comme une priorité avant que celle-ci ne devienne une réalité pour un enfant. Si nous sensibilisons les adultes autour de nous et renforçons le filet social autour de nos enfants, si nous permettons à ceux-ci d’être mieux outillés, mieux informés, moins isolés et d’avoir une bonne confiance en eux et en leurs capacités, plus d’enfants resteront en sécurité et la Direction de la protection de la jeunesse devrait voir son nombre de dossiers diminuer !
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