Le président du SIIIEQ-CSQ, Pier-Luc Bujold, en a fait l’annonce aujourd’hui en conférence de presse aux côtés de la présidente de la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), Claire Montour, et de la deuxième vice-présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Anne Dionne.
« Nous avons eu l’occasion à plusieurs reprises de manifester publiquement nos inquiétudes à la suite des décisions aberrantes prises par les dirigeants du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Gaspésie. Malheureusement, ces derniers continuent de faire la sourde oreille et poursuivent leur opération de démolition de nos services de santé dans la région sans aucun égard envers le personnel et la population. Il faut que ça cesse ! », affirme Pier-Luc Bujold.
Des décisions qui enfreignent la loi
Cette nouvelle initiative du SIIIEQ-CSQ s’appuie sur l’article 100 de la Loi sur les services de santé et de services sociaux qui mentionne que, « les CISSS ont pour fonction d’assurer la prestation de services de santé ou de services sociaux de qualité, qui soient continus, accessibles, sécuritaires et respectueux des droits des personnes et de leurs besoins […] À cette fin, ils doivent gérer avec efficacité et efficience leurs ressources humaines […] et améliorer l’offre de services à rendre à la population. »
« Plusieurs décisions qui sont prises au CISSS de la Gaspésie vont à l’encontre de cet article de la loi et portent atteinte aux droits du personnel à des conditions de travail saines et humaines et de la population à recevoir des soins de qualité et sécuritaires. Il n’y a pas que nos membres épuisées qui se plaignent, mais également plusieurs autres professionnels ainsi que des médecins qui pressent notre syndicat d’agir », soutient Pier-Luc-Bujold.
Une limite dangereuse atteinte
Pour sa part, la présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, appuie la démarche ajoutant que c’est la santé du personnel et la qualité des soins à la population qui sont maintenant en péril.
« Cette opération de dénonciation des situations inacceptables va venir compléter la consultation que nous menons présentement dans l’ensemble de nos syndicats en vue de préparer la prochaine négociation. En Gaspésie comme partout ailleurs au Québec, il faut absolument que les conditions de travail et d’exercice professionnel changent et s’améliorent. Malheureusement, jusqu’à présent, les directions d’établissement ne semblent pas comprendre l’urgence de la situation et les solutions concrètes aux problèmes n’apparaissent pas. Il en va de l’accès aux soins pour la population de la Gaspésie », rapporte Claire Montour.
Ramener l’humain au centre des soins et services
Le SIIIEQ-CSQ peut également compter sur l’appui de la CSQ dont la deuxième vice-présidente, Anne Dionne, croit qu’il est urgent de rappeler aux administrateurs et dirigeants du CISSS de la Gaspésie leurs responsabilités à l’égard de leur personnel et de la population.
« Je presse ces administrateurs et dirigeants à relire attentivement l’article 100 de la Loi sur les services de santé et de services sociaux et à examiner leurs décisions à la lumière de ce qui y est écrit. Si ces gens pensent qu’ils peuvent diriger des établissements de santé comme une usine de fabrication d’un produit quelconque, ils se trompent et ils ne sont pas à leur place. Les êtres humains, tant le personnel que les patientes et patients, doivent peser plus lourd que les chiffres dans leurs décisions, ce qu’ils semblent avoir oublié », constate Anne Dionne.
La ministre McCann bientôt interpellée
À compter d’aujourd’hui, le SIIIEQ-CSQ rend donc disponible sur son site Web et sur sa page Facebook le formulaire à remplir pour rapporter des événements inacceptables survenus dans l’un ou l’autre des établissements de santé et de services sociaux de la région.
« Si l’on veut avoir de meilleurs soins de santé en Gaspésie, il faut absolument dénoncer l’inacceptable, que cela touche l’organisation de travail d’une équipe ou d’une seule personne, la qualité des services aux patientes et patients, ou tout autre cas qui affecte les soins dans notre région. Nous allons monter un dossier complet avec tous les faits répertoriés qui sera éventuellement déposé à la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann. Lorsque cette dernière constatera les conséquences des décisions prises par le CISSS de la Gaspésie, nous espérons qu’elle agira en conséquence pour faire respecter la loi et les droits du personnel et de la population », conclut Pier-Luc Bujold.
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