MONTRÉAL, le 5 avril 2017 – Des militants et des militantes de l’Association des travailleurs et travailleuses temporaires d’agences de placement (ATTAP) et du Syndicat industriel des travailleurs et des travailleuses (SITT-IWW) ont perturbé cet après-midi la conférence de l’ACSESS (Association of Canadian Search, Employment and Staffing Services) afin de mettre de l’avant leurs revendications.
Alors que les employeurs membres de l’ACSESS se réunissent sous le thème, « Célébrer notre succès », les travailleurs et travailleuses d’agences de placement sont maintenu-e-s dans la précarité sans possibilité d’améliorer leur situation. Les agences de travail temporaire se spécialisent pour offrir de la main-d’œuvre flexible aux entreprises. Essentiellement, cela transforme la relation patron-employé en une relation triangulaire de patron-agence-employé. C’est ce que l’on appelle la tertiarisation (ou outsourcing). Les agences permettent aux entreprises de réduire leurs coûts de production par une réduction du personnel comptable ainsi que l’évasion du paiement des avantages sociaux et des protections garanties par les normes minimales du travail telles que les cotisations à l’assurance-emploi, l’assurance en cas d’accidents de travail, les congés parentaux, ainsi que celle pour les aidants naturels, les régimes de retraite, les vacances, etc. La tertiarisation écrase les trois piliers fondamentaux du droit du travail : le droit à la syndicalisation, le droit à la négociation directe avec le patron pour avoir une convention collective de travail et le droit de faire la grève comme mécanisme de défense. Les travailleurs et les travailleuses victimes de ce procédé n’accumulent aucune ancienneté, n’ont pas de minimum d’heures de travail garanties ni de sécurité d’emploi et ne bénéficient d’aucune augmentation de salaire annuelle.
L’industrie des agences de placement est un des secteurs qui a connu la plus grande expansion au Québec et au Canada dans les cinq dernières années en transformant des emplois qui existent indépendamment d’elle en emplois moins bien payés et plus précaires. Voilà le secret du succès de ces parasites.
Après avoir interrompu l’indécent dîner des propriétaires d’agences à l’aide de sifflets, les militants et militantes sont monté-e-s sur la scène afin de leur administrer un court sermon et de leur communiquer les revendications suivantes :
1.l’augmentation immédiate du salaire minimum à 15$/heure
2.l’embauche obligatoire des travailleurs-euses d’agence par l’entreprise cliente après trois mois de service
3.la co-responsabilité des agences de placement et des entreprises clientes en ce qui concerne les normes du travail et de santé-sécurité
4.le même salaire pour les travailleurs-euses d’agences que pour ceux et celles qui sont embauché-e-s directement par l’entreprise cliente
Les militants et militantes ont ensuite quitté les lieux « dans le calme et sans causer de dommages à la propriété ».
Contact : l’Association des travailleurs et travailleuses temporaires d’agences de placement (ATTAP)