« Le front de la bataille contre la COVID-19, il est dans nos CHSLD. Malheureusement, c’est aussi là qu’on manque cruellement de personnel pour prendre soin de nos aîné-es. Selon le premier ministre, il manque actuellement 1250 employé-e-s dans les CHSLD, et la crise actuelle ne fait qu’accentuer la pression. La situation extraordinaire qu’on observe sur le terrain appelle à des solutions extraordinaires : le gouvernement de François Legault doit bouger rapidement et mettre en place des formations pour amener des renforts sur le terrain dès la semaine prochaine », martèle Manon Massé.
La porte-parole solidaire souhaite qu’une formation accélérée de quelques jours soit mise en place et offerte dès cette fin de semaine à Montréal dans l’optique de former plusieurs centaines de préposé-es aux bénéficiaires adjoints, qui pourront ensuite prêter main-forte aux préposé-es déjà présents dans les résidences pour aîné-es publiques et privées dans les jours qui suivront.
« Une telle formation accélérée de préposé aux bénéficiaires peut se faire en quelques jours. J’ai moi-même suivi une formation de 10 jours en 2004 pour devenir préposé à l’hôpital Robert-Giffard. La première semaine est théorique, la seconde consiste à pratiquer en accompagnant un-e PAB d’expérience. Pour le reste de l’été, j’étais autonome pour prodiguer les soins d’hygiène de base et prêter main-forte aux infirmières et aux médecins. Dans l’urgence, c’est tout à fait réaliste d’envisager de donner cette formation en quelques jours », fait valoir Sol Zanetti.
Des conditions de travail décentes
Si le gouvernement souhaite attirer suffisamment de candidats pour ces formations éclair, il doit garantir que de bonnes conditions salariales seront au rendez-vous, rappelle la députée responsable du dossier des aîné-es pour Québec solidaire, Catherine Dorion.
« Actuellement, même avec la prime temporaire de 4$ annoncée par le gouvernement, nos préposé-es sont payés moins de 19$ l’heure alors qu’ils mettent leur santé en péril. La crise sanitaire actuelle risque de durer des mois, il y aura peut-être même une deuxième vague. M. Legault et Mme Blais doivent s’engager à offrir des bonnes conditions salariales à ces gens et à notre monde déjà dans le réseau pour les garder en poste, pas seulement pendant la crise, mais aussi après », affirme Mme Dorion.
Pour le député de Jean-Lesage, Sol Zanetti, le gouvernement doit également garantir des normes de protection adéquates aux futurs PAB adjoints, notamment l’accès à tout le matériel de protection nécessaire et à des tests de dépistage systématiques pour les employé-es.
« Entre ce que le gouvernement nous dit dans ses déclarations officielles et les échos qui nous parviennent du terrain, il y a un décalage inquiétant. On ne peut pas s’attendre à ce que les candidats affluent par centaines si on ne leur garantit pas qu’ils auront accès au matériel adéquat, qu’ils pourront être testés ou qu’ils ne seront pas transférés d’un CHSLD à un autre, avec tous les risques que ça comporte. Si on veut trouver des renforts rapidement, il faut que les risques pour la santé du personnel soignant soient réduits au maximum », conclut le député solidaire.
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