« On ne peut pas être contre la volonté du gouvernement de former 2000 infirmières auxiliaires pour venir prêter main-forte dans le réseau en déroute. C’est clair : il manque de bras ! Mais le problème demeure entier si on n’est pas capable de leur offrir de pouvoir exercer pleinement leur champ de pratique. Si on ne les valorise pas, si on ne leur offre pas des conditions adéquates, ni tout le soutien clinique requis pour travailler, nous ne sommes pas plus avancées. C’est ça travailler sur la rétention. Le gouvernement ne met que les efforts sur l’opération d’attraction. Or, ce sont des effets immédiats qui sont réclamés pour soulager la détresse bien réelle que vivent nos membres sur le terrain. Dans quelle langue il faudra le dire pour que le ministre de la Santé comprenne le message ? Écarter les syndicats ne fait qu’aggraver le problème. Il retarde la mise en place de solutions durables pour freiner l’exode et s’assurer que le gouvernement devienne enfin un employeur de choix. C’est la clé dans un contexte aussi complexe que celui d’une pénurie de main-d’œuvre globale.
Nathalie Levesque, présidente par intérim, Fédération interprofessionnelle de la Santé du Québec-FIQ
Beaucoup d’inconnu
Pour les Fédérations qui représentent 90 % de femmes, le respect de la convention collective et l’accès à l’ensemble des bénéfices de celle-ci, notamment l’aménagement du temps de travail pour faciliter la conciliation travail-famille-vie personnelle, est une condition ferme pour garantir une intégration réussie et assurer la rétention de la main-d’œuvre. Une consultation en amont aurait permis de répondre aux nombreuses questions que vont soulever cette nouvelle mesure.
« On voit que le gouvernement a de l’argent pour attirer la main-d’œuvre en santé. Il serait souhaitable qu’il le dépense intelligemment et qu’il arrête de faire un pas devant, trois pas en arrière. Sa vision à court terme ne sert à personne, surtout pas à nos membres qui portent à bout de bras toute la pression du maintien des services en santé. Ce n’est pas cela le changement de culture réclamé par la base. À quand une approche sans chercher à faire des gains politiques sur un enjeu aussi essentiel que la pénurie de main-d’œuvre en santé ? Réunir les bons acteurs, que ce soient les syndicats, les ordres professionnels, les établissements d’enseignements, les experts, les spécialistes et tous les partis à l’assemblée nationale, autour de la table pour discuter de l’avenir du réseau de la santé et des solutions porteuses pour régler définitivement la pénurie serait un bon début. »
Sonia Mancier, présidente, Fédération interprofessionnelle de la Santé du Québec | Secteur privé-FIQP.
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