Parmi celles-ci, outre les habituées Crédit suisse, HSBC et UBS, on trouve la Société générale, dont une filiale au Luxembourg a créé pas moins de 465 compagnies offshore via le cabinet Mossack Fonseca [1]. Ainsi que la Banque suisse Edmond de Rothschild, qui, selon Cash investigation, « a créé des sociétés offshore qui auraient permis de blanchir la fortune d’un de ses gros clients » [2].
Pour Attac, cette nouvelle affaire « Panama Papers » démontre que, contrairement au discours officiel, les autorités françaises et internationales ne se sont pas véritablement attaquées au système organisé, toujours très puissant, de l’évasion fiscale qui reste un des pilliers de la mondialisation financière.
Il y a clairement un déficit de volonté politique pour faire disparaître le fléau de l’évasion et de la fraude fiscales qui est une des causes majeures des déficits publics. Comme Attac et Basta ! l’ont démontré dans le Livre noir des banques, la proximité incestueuse entre Bercy et les états-majors des grandes banques françaises doit cesser.
L’affaire « Panama Papers » confirme, s’il en était besoin, toute la légitimité des actions de fauchage de chaises dans les banques organisées par Attac, ANV et les Amis de la Terre. Ce scandale révèle à nouveau le rôle clé des grandes banques pour organiser et profiter de l’évasion fiscale : jusqu’à quand les principales banques françaises continueront-elles impunément leurs activités dans les paradis fiscaux ? Face à l’inertie coupable des pouvoirs publics, les actions citoyennes de désobéissance civique sont plus nécessaires que jamais !
Les révélations contenues dans les Panama Papers ont été rendues possibles par l’action salutaire d’un lanceur d’alerte. Le rôle des lanceurs d’alerte est essentiel pour notre démocratie. Or ces citoyens sont attaqués en justice : c’est le cas d’Antoine Deltour, à l’origine de Luxleaks, dont le procès débutera le 26 avril prochain. Attac appelle à soutenir ce lanceur d’alerte courageux qui risque 5 ans de prison en signant la pétition : support-antoine.org.
Au moment où ce gouvernement tente de mettre en œuvre la politique du Medef avec la loi Travail, « Panama Papers » est le scandale de trop : pour que les banques et le Medef cessent de faire la loi dans notre pays, l’insurrection citoyenne qui a commencé doit s’étendre et se généraliser. Oui, nous valons mieux que ça !
Notes
[1] Explore the Panama Papers Key Figures, International Consortium of Investigative Journalists
[2] Paradis fiscaux, le casse du siècle : extrait de l’enquête diffusée dans Cash Investigation, LeBlogTvNews, 4 avril 2016