Cette annonce constitue tout de même un premier moment important dans le processus de négociation. Avant même la ligne de départ, c’est un message fort de solidarité et d’unité que nous avons envoyé au gouvernement.
Nous voulons nous assoir, dialoguer et trouver des solutions, ensemble, et rapidement. C’est l’objectif et c’est aussi ce qui s’est dégagé de la conférence de presse de dimanche dernier. Un front commun des trois grandes centrales syndicales, donc, mais qui n’est pas fermé à la venue éventuelle d’autres organisations syndicales. L’idée, c’était surtout de convenir, d’abord et dès le départ, d’une entente entre nous. À suivre, donc, sur ce point.
Comment en sommes-nous arrivés à ce front commun ?
Pourquoi un front commun ? La première chose qu’il faut se rappeler, c’est qu’à la CSQ, nous avons mené des consultations pour voir si, en fonction des différents éléments qui se profilent en vue de la négo, il fallait inclure à la stratégie pour les négociations 2023 du secteur public un front commun.
Les consultations ont été faites par les syndicats affiliés auprès des membres. Quatre-vingt-dix-sept pour cent des personnes sondées se sont prononcées en faveur d’un front commun à inclure dans la stratégie de négo, si la conjoncture était intéressante.
En centrale, nous avons d’abord établi nos orientations via le conseil général des négociations, au sein duquel sont représentés les fédérations et les syndicats concernés par cette négociation, de même qu’à partir des bilans de la dernière ronde de négociations.
Par exemple, concernant les salaires, nous avons dégagé de grandes orientations (et non pas des revendications !), notamment en lien avec l’amélioration des conditions de la rémunération globale et l’amélioration des conditions de travail et d’exercice du travail (donc, des enjeux sectoriels), la protection du pouvoir d’achat, la bonification des salaires d’entrée sur l’ensemble de la structure pour améliorer l’attraction et la rétention en début de carrière et un ajustement salarial supplémentaire pour les emplois des rangements du bas de la structure.
Ensuite, il fallait vérifier si les collègues des autres centrales partageaient des orientations similaires et compatibles. La réponse a été oui.
Et nous sommes donc retournés vers le conseil général des négociations pour vérifier si la conjoncture, elle, est appropriée à la formation d’un front commun.
Notons une probable réélection d’un gouvernement de la CAQ majoritaire et un lourd bilan des deux dernières années de pandémie dans nos différents réseaux, frappés de plein fouet. Que ce soit en éducation, en santé ou au collégial, les questions de la pénurie de la main-d’œuvre et de l’attraction et de la rétention du personnel sont aussi au cœur de nos préoccupations et essentielles au rétablissement de ces réseaux.
C’est avec tous ces éléments en tête, notamment, que le conseil général des négociations a dit oui, à l’unanimité, à un front commun.
Maintenant, la CSQ est une centrale, avec des constituantes dans différents secteurs, qui ont aussi des préoccupations, des enjeux et des revendications spécifiques.
C’est important de se dire, aussi, que, malgré ce que certaines et certains peuvent penser, le Front commun n’empêche pas l’aspect sectoriel des négociations, qui concerne plus directement les conditions de travail et d’exercice. Pensons aux profs, au personnel de soutien, aux professionnelles et professionnels, à la santé, au collégial. Autant de réalités qui ont leur lot de défis.
Et l’un n’empêche pas l’autre ! Négocier en front commun, c’est se donner une chance de faire plus, ensemble. Tout en gardant nos couleurs !
Mais nous aurons la force d’être ensemble, en front commun, à une table centrale. C’est important, parce que ce que nous voulons, c’est proposer des solutions pour faire en sorte que la négociation ne s’éternise pas sur deux ans. Il y a des problèmes urgents qu’il faut régler le plus rapidement possible.
Et ensemble, nous représentons plus de 355 000 travailleuses et travailleurs du secteur public. C’est assez incontournable, merci !
Ce n’est pas en annonçant des mesures et en imposant unilatéralement des idées qu’on arrive aux meilleures solutions. Je pense ici, notamment, au plan en santé présenté récemment par le ministre Christian Dubé. Il y a beaucoup de choses à revoir dans nos réseaux, et, pour modifier les conditions de travail, il faut négocier !
Ce gouvernement a pris l’habitude, depuis plusieurs mois, d’imposer ses idées et ses solutions par des décrets, des arrêtés ministériels et d’autres voies de contournement. La voie à privilégier, c’est le dialogue social. À la CSQ, nous sommes bien engagés dans cette voie et le Front commun, c’est aussi ça : travailler ensemble pour trouver des solutions !
Chose certaine, dans cette négo, c’est le temps de prendre soin du monde qui prend soin du monde. Et on est là !
Nous poursuivons donc le travail qui nous mène vers la construction de nos revendications. On se dit à très bientôt !
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