La solution globale proposée par les représentants patronaux à la pénurie de main-d’œuvre dans le réseau de la petite enfance est de faire travailler davantage le personnel en place et de réduire la conciliation travail, famille et vie personnelle, au lieu de répondre aux demandes syndicales d’améliorer les conditions de travail pour miser sur l’attraction de personnel et permettre aux salariées de respirer. Pourtant, en tout début de présentation, le ministère de la Famille a rappelé ses intentions de prendre des décisions afin de résoudre la pénurie de main-d’œuvre, une crise déterminante qui fait l’unanimité de part et d’autre.
« C’est déconcertant ! Au lieu de tabler ensemble sur des solutions à la crise sur le terrain, le ministère de la Famille veut exiger la présence en continu des salariées en place. Tant bien que mal, les intervenantes gardent le cap depuis le début de la pandémie et permettent aux familles d’avoir un peu de répit et de continuer d’être présentes au travail. La situation est critique et nous avions confiance en la bonne foi de nos vis-à-vis. Aujourd’hui, nous sommes sous le choc de constater ce manque flagrant d’appréciation pour notre travail », s’exclame Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ.
La FIPEQ-CSQ souligne que ce refus de valoriser le travail des intervenantes en CPE aura un impact négatif imminent sur le manque de places, puisqu’il va augmenter l’exode du personnel, nourrir le désintérêt des jeunes face à la formation et donc accentuer la pénurie de main-d’œuvre. La fédération est d’autant plus préoccupée, suite au dépôt de ce matin, dans l’attente des offres du ministère qui sont à venir dans son dépôt monétaire. Rappelons que les intervenantes en CPE sont affectées par un épuisement professionnel massif et que les hausses salariales, la création de postes de soutien et l’ajout d’heures dédiées à la préparation pédagogique sont en tête de liste des demandes prioritaires présentées par le Comité de négociation des SIPE affiliés à la FIPEQ-CSQ.
« Nous allons prendre le temps d’analyser les demandes patronales plus en détail dans les prochains jours et nous allons fournir toutes les informations nécessaires à nos membres. Une chose est sûre : les intervenantes en CPE jouent un rôle essentiel dans la société québécoise et méritent d’être traitées avec respect. Nos membres sont mobilisées et ne sont pas prêtes à accepter de se faire marcher dessus », conclut Valérie Grenon.
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