CHU Saint-Justine
Comme l’ensemble du secteur public, les techniciennes et les professionnelles en santé et services sociaux accusent un retard salarial considérable par rapport à d’autres secteurs, notamment le privé, et vivent une détérioration importante de leurs conditions de travail depuis plusieurs années.
Certains secteurs sont particulièrement en souffrance, l’imagerie médicale par exemple. Au Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, les technologues en imagerie apprenaient - en décembre 2022 - qu’elles devraient travailler obligatoirement et à tour de rôle sur des quarts de nuit, et ce, au moins jusqu’en septembre 2023. Actuellement, la moitié des quarts de travail doivent être comblés par des personnes en temps supplémentaire obligatoire (TSO). La période estivale risque de rendre cette situation intenable tandis que le personnel est déjà à bout de souffle.
« Quand on manque de personnel en imagerie, on ne fournit plus les services de radiologie et les urgences en sont directement affectées. Sans radiographie, pas de diagnostic et conséquemment, pas d’intervention possible. Les patientes et les patients doivent alors être transférés vers d’autres centres hospitaliers » confie Jennyfer Vélasquez, technologue en imagerie médicale au CHU Saint-Justine.
Les technologues en imagerie sont aussi exclu-es de certaines primes, comme celle des soins critiques qui n’est versée qu’à certaines unités de soins. À Sainte-Justine, les technologues n’y ont plus accès depuis le déménagement de leur local en dehors de l’unité d’urgence. Pourtant, le service qu’elles offrent est le même, renforçant ainsi le sentiment d’injustice et de manque de reconnaissance.
Un rattrapage nécessaire
Plus largement, un rattrapage est nécessaire - tant sur le plan salarial que sur celui des conditions de travail - pour replacer le secteur public dans une position de choix. Le nombre de semaines de vacances dans le réseau public n’a pas été augmenté depuis 1976 tandis que la cinquième semaine de congé n’est obtenue qu’après 25 longues années de service. Les vacances représentent pourtant un aspect essentiel des conditions de travail.
Le remboursement des ordres professionnels en est un autre exemple. Dans le privé, il est fréquent que l’employeur rembourse les frais liés aux ordres professionnels, tandis qu’au public, la très grande majorité des personnes techniciennes et professionnelles doivent en assumer les frais. À titre d’exemple, pensons aux travailleuses sociales dont les frais d’adhésion à leur ordre s’élèvent à 730 $ annuellement.
La négociation en cours est l’occasion d’améliorer significativement les conditions de travail du réseau. Ce coup de barre est nécessaire pour stopper l’exode du personnel, pour préserver nos services publics et en garantir l’accessibilité et la qualité pour la population.
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