« L’intransigeance du gouvernement dans ces négociations ne fera qu’aggraver la pénurie de main-d’œuvre dans le réseau de la santé et des services sociaux (RSSS). En ne démontrant aucune ouverture pour amorcer un véritable rattrapage salarial et en refusant d’améliorer globalement les conditions de travail, le premier ministre Legault et sa présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, ont poussé nos membres à bout. Et la conférence de presse grotesque de dimanche dernier, durant laquelle M. Legault a tenté de maquiller son 5 % d’augmentation salariale sous les apparences d’un 8 %, a mis le feu aux poudres. Le traitement inéquitable infligé par le gouvernement de la CAQ au personnel professionnel et technique ne fait que renforcer la détermination de nos membres à débrayer si rien ne change », a averti la présidente de l’APTS, Andrée Poirier.
Pour le syndicat, la vision étriquée du gouvernement Legault, excluant totalement des titres d’emploi de toute amélioration de leurs conditions de travail, mènera directement à une succession de crises qu’il pourrait prévenir en travaillant sur des solutions globales dès maintenant plutôt qu’en jouant la carte de la division.
« Ce gouvernement gère le RSSS selon les urgences du moment. Il faut qu’il y ait une crise pour qu’il daigne s’attaquer aux problèmes de surcharge de travail et d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre par exemple. Les listes d’attente explosent partout : en santé mentale, en réadaptation, pour obtenir des résultats d’analyse sanguine ou d’une biopsie, pour passer des examens d’imagerie médicale, etc. Une crise comme celle de la DPJ pourrait survenir à tout moment dans d’autres secteurs. Il faut une réponse énergique et globale si on veut rebâtir notre réseau public et éviter des événements tragiques. C’est ce que l’APTS propose », a poursuivi Andrée Poirier.
Le Rapport Laurent sans écho à la table de négociation
L’APTS déplore le fait que le gouvernement n’ait pas encore bonifié les offres pour les intervenant·e·s en protection de la jeunesse afin de tenir compte des recommandactions de la Commission spéciale pour les droits des enfants et la protection de la jeunesse (CSDEPJ), présidée par Régine Laurent.
« Le Rapport Laurent vient appuyer l’ensemble des demandes que nous avons faites pour diminuer la surcharge de travail et favoriser l’attraction et la rétention des intervenant·e·s afin d’offrir les services auxquels les enfants et leurs familles ont droit. Dimanche dernier, le premier ministre nous a dit qu’il avait été suffisamment patient, après 18 mois de négociations. Mais qu’attend-t-il alors pour mettre en place les mesures nécessaires pour offrir aux enfants vulnérables du Québec des services à la hauteur de leurs besoins ? », a demandé la présidente de l’APTS.
Au cours des prochains jours, le syndicat consultera ses différentes instances pour déterminer quand et comment ses membres exerceront ces journées de grève si le gouvernement Legault ne bonifie pas substantiellement les offres qu’il a déposées le 31 mars dernier. Toute entente devra comprendre un véritable rattrapage salarial.
« Le premier ministre Legault se plaint sur toutes les tribunes que le Québec accuse un retard salarial avec l’Ontario et que l’on doit offrir des emplois avec une rémunération élevée si nous voulons le combler. Or il refuse d’appliquer cette solution à son réseau public de santé et de services sociaux. Pourtant, le salaire de base d’une technologiste médicale de l’autre côté de la rivière des Outaouais dépasse le salaire maximal de sa vis-à-vis au Québec. S’il veut atteindre ses objectifs, il faut que les bottines suivent les babines et qu’il accorde un rattrapage salarial aux travailleuses et travailleurs du RSSS », a conclu Andrée Poirier.
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