La FAE salue le fait que le plan de rattrapage repose sur les épaules de multiples acteurs de l’éducation et qu’il cible tous les secteurs. Toutefois, la FAE demeure prudente et réaliste quant aux résultats espérés, puisque les retards accumulés chez certains élèves dépendent de multiples facteurs qui vont bien au-delà de la grève générale illimitée.
« Le défi de ce plan repose sur l’identification réelle des besoins des élèves, sur le financement des mesures pour mettre en œuvre celles-ci et sur le temps imparti pour le faire. Les profs sont les personnes les mieux placées et surtout les plus compétentes pour identifier ces besoins. Encore faut-il qu’on leur laisse exercer leur autonomie professionnelle et que le financement gouvernemental soit au rendez-vous, ce qui n’a pas été le cas au cours des dernières décennies. Quoique ce plan de rattrapage permettra d’implanter des mesures ponctuelles nécessaires pour aider les élèves en difficulté à rattraper certains retards, cet exercice devrait être récurrent et devrait pouvoir s’appliquer l’an prochain si les besoins se font sentir au-delà de l’année scolaire actuelle. Ça aura pris une grève d’une vingtaine de jours pour mettre en place des mesures qui auraient dû être mises en place depuis 20 ans, ce pour quoi la FAE s’est battue pendant la grève générale illimitée », déclare Mélanie Hubert, présidente de la FAE.
La FAE invite donc les enseignantes et les enseignants à profiter de l’occasion pour identifier tous les besoins de leurs élèves, jeunes et adultes, et à ne pas se censurer dans le cadre de cet exercice en fonction des sommes disponibles. Elle les invite également à collaborer à la mise en place des mesures, sur une base volontaire, puisque le système ne devrait pas reposer sur la surcharge imposée aux enseignantes et enseignants.
Par ailleurs, la FAE met également en garde contre la surcharge mentale que subiront les élèves en difficulté pour rattraper leurs retards. « Nous sommes confiants que les enseignantes et enseignants pourront aider leurs élèves à rattraper certains retards en classe, puisqu’ils ont l’habitude de reprendre les cours après des périodes d’absence, comme après les vacances des Fêtes ou de l’été. Toutefois, les mesures envisagées par le ministre Drainville doivent aussi tenir compte de la capacité des élèves à rattraper ces retards dans un laps de temps déterminé », conclut Madame Hubert.
À noter que ce plan de rattrapage ne fait pas partie du protocole de retour au travail dans le cadre de la négociation nationale. La FAE attend le résultat des votes de ses neuf syndicats affiliés quant à l’entente de principe intervenue entre la FAE et le gouvernement du Québec le 28 décembre.
Un message, un commentaire ?