Le débat sur la laïcité fait rage et André Frappier ainsi que Yves Bergeron font la démonstration que le projet de loi caquiste ne passe pas la rampe de l’acceptabilité sociale comme on dit dans le secteur de l’environnement. Pour André Frappier, « la réflexion des membres de Québec solidaire reflète celle qui a eu lieu dans la société civile. » La prise de position contre le projet de loi de Jolin-Barette de nombreux organismes de la société civile fait la démonstration que QS est « en phase avec l’actualisation du débat et le positionnement d’un grand nombre d’organismes. » Bergeron dresse un panorama de ces prises de positions qui constituent l’opposition de première ligne contre cet exercice discriminatoire. Nous présentons un échantillon de ces prises de position dans la section « Laïcité ».
Alternative socialiste nous offre un avant-goût des négociations dans le secteur public. Ainsi, l’organisation souligne la dégradation des conditions de travail dans les services publics. Les réformes de l’ex-ministre Barette ont désorganisé le réseau de la santé. Les charges de travail sont impossibles à soutenir dans le milieu de l’éducation et le décrochage est le lot de plusieurs enseignant.e.s. La CAQ est un jumeau des libéraux quant à l’avenir des services publics. Réseau de la santé à deux vitesses et privatisation sont au coeur de sa politique. La grogne est bien présente chez les salarié.e.s. Pourtant, les directions syndicales ont tendance à s’adapter à ces mesures plutôt qu’à les combattre. QS croit qu’en mobilisant à la base dans des structures démocratiques et unitaires, il est possible pour la base de créer un rapport de force dans le secteur public et plus largement, dans un combat contre les politiques d’austérité.
Jean-François Delisle souligne les écueils qui peuvent surgir lors de la lutte du Québec pour son indépendance. Dénonçant les propos du PQ sur les obstacles qui se présenteront au Québec sur le chemin de son indépendance, propos qui cachent les résistances de la part du patronat et de l’Etat canadien que rencontreront les citoyen.ne.s mobilisés, l’auteur mets en garde contre une sous-estimation de ces obstacles.
Le Collectif Echec à la guerre lance une nouvelle campagne contre l’Organisation du Traité de l’Atlantique nord (OTAN), vieille outil impérialiste de la période de la guerre froide. À la veille du 70e anniversaire de cette alliance, le Collectif invite à une réflexion sur « la fin du partenariat militaire avec les États-Unis, y compris le retrait du Canada de l’OTAN ».
Sur la scène internationale
Au niveau de la situation internationale, deux articles concernant deux pays ont retenu notre attention.
D’abord l’Algérie parce que la crise politique est loin d’être résolue… Algérie : Du prétexte conjoncturel aux causes systémiques. Promesses et dangers d’une révolte de la dignité Le texte offre une analyse approfondie de la situation en la qualifiant de « nouvelle séquence historique dans l’histoire politique algérienne. » L’auteur poursuit sa réflexion sur le plan politique autour de « l’absence d’alternative crédible » sur le plan identitaire « par l’intégration du courant de « l’islam politique » au sein de l’appareil d’Etat et de la bourgeoisie compradore » sociologiquement « par une urbanisation croissante, une pyramide des âges gardant une base très large, un taux de scolarisation élevé et une ouverture sur le monde par le biais des réseaux sociaux » . et enfin « sur le plan des expériences de vie de cette jeunesse par la restriction du champ des possibles à la débrouille et la « haraga ».
En deuxième partie de l’article, l’auteur va s’attarder sur les éléments politiques de la situation. D’abord la présence des jeunes : « Ces jeunes qui sont pour les 16-24 ans à près de 30 % au chômage n’ont connu que le pouvoir de Bouteflika » Ensuite la maturité politique des mobilisations : « Au slogan initial de « non au cinquième mandat » s’ajoute désormais celui de « système dégage ». et l’auteur de conclure : « Le paradoxe d’une conscientisation politique en progrès voisinant avec un vide d’offre politique crédible caractérise la situation algérienne actuelle. »
La deuxième situation que nous voulons mettre en évidence est l’état de destruction de la Syrie et sa reconstruction. La Syrie de l’après-guerre : une destruction programmée pour laisser place à une reconstruction basée sur l’exclusion
Il nous est proposé ici un parallèle intéressant entre la reconstruction qu’a connu le Liban ces dernières années et celle qui est en cours en Syrie. Le titre de l’article place dès le début la reconstruction de la Syrie dans un projet d’exclusion sociale en se basant sur un constat de la destruction : « Huit années de guerre ont détruit une bonne partie des principales villes de Syrie. Le conflit armé qui a commencé en 2011 par une révolte populaire, revendiquant la démocratie et l’égalité, a causé la mort de plus de 370.000 personnes, provoqué le déplacement forcé de plus de la moitié de la population et condamné 5,6 millions de Syriens à l’exil. » Ensuite l’examen de nouvelles lois du gouvernement syrien montre l’objectif de créer un gentrification du pays par l’expulsion des personnes habitants les endroits choisis pour cette urbanisation féroce. En conclusion : « Entre le modèle au Liban et la situation en Syrie, on observe de nombreuses similitudes : privatisation de la reconstruction, népotisme, expropriations massives, etc. »
Après l’Algérie et la Syrie, au niveau international, l’environnement devient de plus en plus prioritaire. Nous avons choisi deux articles pour en faire état.
D’abord sur la situation en Afrique. Pourquoi le monde a besoin d’un avenir écoféministe africain Cet article plonge au coeur des débats actuels du mouvement des femmes soit la lutte décoloniale et l’environnement. L’auteure commence son exposé par une définition claire de l’écoféminisme : « L’écoféminisme intersectionnel souligne également l’importance du genre, de la race et de la classe sociale, et établit un lien étroit entre les préoccupations des féministes, l’oppression humaine au sein du patriarcat et l’exploitation d’un environnement naturel, dont les femmes sont plus souvent tributaires – mais elles en sont aussi les garantes, dans de nombreux contextes culturels. ». Elle poursuit en donnant des exemples de groupes féministes et de féministes qui se mobilisent pour l’environnement. Mais elle centre le gros de ses propos sur ce qui est essentiel pour les femmes africaines : « mais la question qui démontre particulièrement l’importance de l’écoféminisme africain actuel est la menace contre la biodiversité végétale. » Elle donne plusieurs exemples à travers le monde dont celle de l’Inde qui cultivait 50,000 variétés de riz et qui, en 20 ans, n’en cultive plus que 40. Pour l’auteure la perte de la biodiversité a des conséquences sur la population, les paysans et surtout les femmes : « C’est ainsi qu’ils perdent leur autonomie, et que les femmes, qui sont les garantes du savoir sur les semences depuis des siècles, ont de moins en moins de pouvoir. Non seulement la commercialisation des semences réduit les variétés disponibles et fragilise la résilience climatique, mais en plus elle menace la souveraineté alimentaire – parce qu’un petit groupe de multinationales monopolise le marché. » Et à la fin le lien est fait entre biodiversité et écoféminisme : « C’est pourquoi la souveraineté des semences est un pilier essentiel de l’écoféminisme, et pourquoi la relation entre la biodiversité végétale et les femmes revêt une importance capitale. »
Autre sujet sur l’environnement, un des grands empoissonneurs du monde : Monsanto. Monsanto : les faussaires enfin démasqués Monsanto racheté par Bayer défraie les manchettes ces dernières semaines. Ses pratiques d’empoisonneur sont jugées criminelles : « plus de 11000 plaines qui ont été déposées. Avec des condamnations qui se chiffrent en dizaines - voire en centaines de millions de dollars, c’est un désastre financier qui menace désormais le groupe Bayer » L’article n’insiste pas sur ce chaos financier mais bien plutôt sur les pratiques de cette multinationale du chimique. Elles sont de trois ordres : faux et usage de faux, corruption, intimidation et diffamation. Tout cela est révélé dans les Monsanto’s papers. Et l’article en donne des exemples. L’auteur conclut sur la nécessité que la justice s’intéresse à ce pollueur, voudrait que les dirigeants soient poursuivis et ne comprend pas que les élu-e-s politiques n’interdisent pas le glysophate.
Enfin pour la situation internationale et européenne, nous vous invitons à lire les deux articles suivants :
Manifeste pour un nouvel internationalisme des peuples en Europe – Introduction
Pour un nouvel internationalisme des peuples en Europe – chapitres 1, 2 et 3
Ce manifeste est trop dense politiquement pour pouvoir être résumé. Mais il nous ouvre à une réflexion globale sur la situation internationale tout en proposant des perspectives de mobilisations et de luttes.
Bonne lecture
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