La marche, organisée par le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), mettait fin au Camp des 4 Sans (les Sans toit, les Sans l’sou, les Sans droit et les Sans voix) qui se déroulait depuis jeudi au Parc de l’Amérique française en marge des Fêtes des 400 ans de Québec.
La manifestation d’aujourd’hui représentait la plus importante à avoir jamais eu lieu sur les enjeux spécifiques du logement et de l’itinérance.
Le FRAPRU s’est adressé aux gouvernements de tous les paliers pour demander de prendre toutes les mesures nécessaires au plein respect du droit au logement pour toutes et tous. Il a plus spécifiquement réclamé que les gouvernements se donnent pour objectif de doubler le nombre de logements sociaux au Québec et ce, dans un délai raisonnable.
Le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant, a été particulièrement virulent avec le gouvernement conservateur : « Le gouvernement Harper est un gouvernement insensible, arrogant, méprisant, qui n’a pas annoncé un seul sou qui n’avait pas déjà été voté sous l’ancien gouvernement pour le financement de nouveaux logements, alors qu’il a fait des surplus budgétaires de 40 milliards $ en trois ans, qu’il a augmenté le budget militaire à 18 milliards $ en 2008 et qu’il a jusqu’ici dépensé au moins 7,1 milliards $ dans l’aventure militaire canadienne en Afghanistan ».
Tout en admettant que le gouvernement québécois de Jean Charest fait mieux que le fédéral et les autres provinces canadiennes, en continuant à financer de nouveaux logements sociaux, le FRAPRU estime qu’il devrait accroître son niveau de financement et le planifier sur une plus longue période. L’organisme rappelle que, pour le moment, l’horizon du logement social se résume aux 2000 unités annoncées dans le dernier budget de la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget.
Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières nations du Québec et du Labrador, a également pris la parole pour exprimer sa solidarité avec le Camp et les demandes du FRAPRU. Il a affirmé que les Autochtones étaient les mieux placés pour comprendre le message des Sans, puisqu’ils sont les plus privés de toit, de sous, de droits et de voix.
Quant à Annie Pourre, représentante du Réseau NO VOX et de l’association française Droit au logement, elle a réitéré l’appui international au Camp des 4 Sans et souhaité l’organisation d’ici quelques années d’une journée de mobilisation à l’échelle planétaire.