Arrestations massives et préventives, pratiques de profilage politique, brutalité policière, emploi régulier de poivre de cayenne, de gaz irritants, de balles de plastique ayant causé des blessures, conditions de détention inacceptables, conditions de libération abusives : l’enquête réclamée doit faire la lumière sur l’ensemble des stratégies d’intervention et sur les violations de droit commises. « Il faut aussi identifier le rôle et la responsabilité des dirigeants politiques et policiers dans la planification et la coordination des différentes stratégies d’intervention », indique Nicole Filion, coordonnatrice de la Ligue des droits et libertés, « et assurer aux victimes de violations de droits une réparation adéquate ».
Le gouvernement ne peut se fermer les yeux sur les abus des forces policières dont la population du Québec a régulièrement été témoin depuis le début du conflit étudiant, lequel s’est rapidement transformé en crise sociale majeure.
« Nous continuons de recevoir des témoignages troublants de victimes d’actes de répression et d’atteintes aux droits et libertés. Les recours sont souvent difficiles à mettre en œuvre, notamment lorsqu’il est impossible d’identifier les policiers en cause. De plus, ces personnes sont souvent laissées à elles-mêmes et en ce sens, une enquête publique indépendante permettrait à tout le moins à ces personnes de connaître un début de réparation. L’absence d’un mécanisme d’enquête indépendant qui aurait le pouvoir d’initier de telles enquêtes comme il en existe actuellement en Ontario se fait cruellement sentir dans les circonstances » déclare Dominique Peschard, président de la Ligue des droits et libertés.