Le 14 novembre dernier, des manifestant.e.s se sont rendu.e.s dans la circonscription de Mille-Îles, à Laval, pour occuper le bureau de circonscription de la députée Virginie Dufour. Les manifestant.e.s souhaitaient dénoncer l’amendement présenté par la députée lors de l’étude détaillée du projet de loi 31, qui autoriserait les propriétaires à exiger un dépôt de garantie aux locataires possédant des animaux de compagnie.
L’occupation est une action politique non violente qui a pour but d’obtenir de la visibilité sur un enjeu ou de dénoncer une situation. L’objectif d’une occupation n’est pas d’intimider, et en aucun cas les manifestant.e.s n’ont commis des gestes violents.
Le 14 novembre, vers 11h, une quinzaine de manifestant.e.s ont pénétré dans le hall d’entrée du bureau de la députée de Mille-Îles. Occupant le hall, les manifestant.e.s ont scandé des slogans et collé des autocollants sur des murs et des vitres. Après quelques minutes, une dizaine d’agent.e.s du Service de police de la Ville de Laval sont arrivé.e.s sur les lieux. Une employée de la députée a porté de fausses allégations aux policiers, prétendant avoir été agressée physiquement par l’un des manifestants, parlant même d’agression armée. Ensuite, bien qu’il n’ait affiché aucune forme de provocation ou de menace, un manifestant a été saisi par derrière par plusieurs agent.e.s, puis a été violemment projeté au sol et menotté. L’usage de la force, dans cette situation, était disproportionné et complètement inutile.
Après avoir visionné les images de la caméra de sécurité du bureau de la députée, les agent.e.s ont constaté que les allégations d’agression étaient fausses, et relâché le manifestant qui avait été menotté. À aucun moment, les manifestant.e.s n’ont posé de gestes violents envers les employé.e.s du bureau de circonscription. C’est plutôt envers le manifestant arrêté brutalement que des violences non provoquées ont été commises. Aucune accusation n’a été portée envers les manifestant.e.s.
La députée de Mille-Îles a déclaré qu’une employée de son bureau a été blessée lors de la manifestation, laissant entendre que la faute en incomberait aux manifestant.e.s. La députée s’est bien gardée de dire que c’est en fait un autre employé qui a blessé cette personne, et non un.e manifestant.e.
Alléguer qu’une occupation non-violente était une action d’intimidation, c’est contorsionner les faits et camoufler la vérité : la seule violence qui a eu lieu dans son bureau de circonscription le 14 novembre dernier a été dirigée envers les manifestant.e.s, notamment puisqu’une employée de la députée a menti aux policiers en inventant une agression armée. Une telle réponse répressive envers ce type de manifestation est injustifiée et injustifiable dans une société démocratique.
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