Marc-André Éthier, Vincent Boutonnet, Stéphanie Demers et David Lefrançois, avec la collaboration de Frédéric Yelle et Catherine Déry, Quel sens pour l’histoire ? Analyses critiques du nouveau programme d’Histoire du Québec et du Canada
L’enseignement de l’histoire à l’école publique sème la controverse depuis plus de cent ans, un peu partout dans le monde. Le Québec ne fait pas exception à cette règle. C’est encore aujourd’hui un sujet délicat, comme en témoigne l’accueil houleux réservé aux deux plus récentes moutures du programme d’études de l’histoire du Québec et du Canada au 2e cycle du secondaire. Le regard critique que les six auteures de cet ouvrage portent sur le nouveau programme québécois d’histoire nationale souligne les visées ambitieuses de son enseignement en tant que discipline intellectuelle favorisant l’enquête autonome, coopérative, méthodique et rigoureuse. Cependant, les auteures montrent que la nouvelle mouture de ce programme oscille entre une approche scientifique de l’histoire et une définition de son rôle patrimonial. Dans ce contexte, comment présente-t-il l’histoire nationale et son récit ? Est-ce que les élèves devront apprendre une histoire axée sur la mémorisation ou sur la critique d’un argumentaire ou d’un récit, sur la soumission à l’autorité extérieure ou sur l’autonomie intellectuelle ?
Parution en février ou en mars.
Laurent Alarie, Mohamed Amine Brahimi, Marc-André Cyr, Nichola Gendreau-Richer, Omer Moussaly et Lawrence Olivier, Un système sans qualité. Matériaux pour une critique du capitalisme
Notre époque a troqué le slogan « Exigeons l’impossible ! » de Che Guevara pour l’accroche « Soif d’aujourd’hui » de Coca Cola. Notre « conscience malheureuse » s’est progressivement transformée en « fausse conscience heureuse ». La réalité capitaliste serait rationnelle, elle serait le seul système permettant de satisfaire nos besoins. Elle en a accepté les règles, et les grandes causes ont cédé la place aux dysfonctionnements temporaires et aux différents « excès » à contenir. Les gens les plus audacieux revendiquent une diminution des « écarts » entre les riches et les pauvres et une réduction de la « trop » grande pollution industrielle. Quiconque lève la tête hors de ces pointillés délimitant le « principe de réalité » est considéré comme un extrémiste. Quelle audace y a-t-il donc à penser le monde actuel ? Le capitalisme, le néolibéralisme, le fétichisme, la contestation, l’Université... Le capitalisme repose sur des présupposés qui sont des obstacles à une appréhension du problème. De plus, la connaissance (ou le savoir) est directement impliquée dans la construction sociale des réalités qu’elle se croit capable de rendre compte. Cercle pervers qui rend difficile l’étude et l’analyse sociale...
Parution en février ou en mars.
Pierre Mouterde, Les stratèges romantiques. Essai sur les désordres du monde contemporain et les moyens d’y remédier. Préface de Michael Löwy
Cet essai philosophique s’inscrit dans un contexte de transformations majeures et chaotiques et de dépossessions globales. Il explore quelques-uns des effets de ces transformations, en s’arrêtant plus particulièrement à l’horizon de l’existence des êtres humains et à ce qui touche à leur subjectivité. Il s’emploie donc à explorer des questions aussi diverses que celles du temps, du désir, de la religion, de l’amour et de la politique en cherchant à mettre à jour ce qui permettrait d’ouvrir à nouveau les possibles d’une action politique émancipatrice, d’où la figure du stratège romantique qui sert de fil de plomb à ce livre et qui pourrait symboliser toute l’importance des révolutions à opérer dans le domaine de l’existence et de l’action collective. Une réflexion stimulante, « à la fois réaliste et sensible, rationnelle et enchantée » (Michael Löwy).
Parution en mars ou en avril.
Gilles Morand, L’époque était rouge. Militer au Québec pour un avenir radieux dans un Parti marxiste-léniniste
Il existe peu de témoignages au Québec de simples militantes (des membres de la base) de groupes se réclamant du maoïsme, une variété du marxisme-léninisme stalinien. Même s’il existe quelques analyses de ces organisations, rien ne saurait remplacer un voyage intérieur dans lesdites organisations. Il éclaire d’une lumière particulière et crue ce qui motivait les jeunes qui ont adhéré avec enthousiasme à une version contestable d’un engagement politique pour un monde meilleur. Débutant à la fin des années soixante-dix, dans une petite ville industrielle du Québec, ce témoignage relate l’évolution politique d’un jeune militant dans la vingtaine alors qu’il s’investit de plus en plus dans la Ligue communiste (marxiste-léniniste) du Canada, devenu plus tard le Parti communiste ouvrier, la plus importante organisation maoïste du Québec. C’est le récit captivant d’un militant qui espérait changer le monde et qui a donné beaucoup sans pour autant y arriver.
Parution en mars ou en avril.
Jacques Fournier, S’engager : pourquoi, comment ? Matériaux de réflexion pour mes petits-enfants. Préface d’Henri Lamoureux
« Contrairement à beaucoup de militantes de ma génération, je n’ai pas connu de phase marxiste-léniniste ou maoïste, par exemple au sein du Parti communiste ouvrier (PCO) ou du mouvement En Lutte. Tout simplement parce que j’étais contre l’idée d’un parti unique – dont on n’arrive plus à se défaire une fois en place – et parce que ces organisations n’étaient pas souverainistes. Je me situais plutôt dans la mouvance “socialisme et indépendance” ». Si cela situe politiquement l’auteur de ce livre, il n’en reste pas moins que Jacques Fournier a surtout été engagé dans différentes causes sociales et communautaires, y compris lorsque l’heure de la retraite a sonné. Cet ouvrage est particulier puisqu’il s’ouvre sur une courte autobiographie d’un « militant ordinaire », un texte écrit à l’origine à l’intention de ses cinq petits-enfants. Suivent ensuite des chroniques à caractère philosophique, sociologique ou politique qui portent sur les raisons de se battre, les raisons de douter, l’importance du militantisme et du bénévolat, l’effort, l’automne de la vie, le bon usage de la retraite, l’intériorité, le panthéisme, le spinozisme, la simplicité volontaire, le bonheur authentique, la joie, la mort, la vie, la beauté, la gratitude, la question nationale et les questions sociales.
Parution en mai.