En premier lieu, les grands chefs, les chefs et les conseillers des Premières Nations ont des responsabilités qui s’étendent bien au-delà de celles d’un maire dont le rôle est défini par des règles spécifiques. Un chef doit veiller à des tâches politiques, administratives, économiques, représentatives, sanitaires, sociales et bien d’autres. Le contexte politique, souvent défavorable, fait que les élus sont constamment sur le front à tenter d’engager tous les paliers de gouvernements pour avancer les attentes et besoins de leurs membres. Il n’est pas rare qu’un chef soit aussi le négociateur et l’administrateur. La tâche est colossale et incomparable.
De plus, l’Assemblée des Premières Nations (APN), dont l’APNQL est membre, n’a pas soutenu la Loi sur la transparence financière des Premières Nations. L’APNQL est en faveur de l’imputabilité et de la transparence envers les membres des nations et des communautés. Malgré des discussions entamées en collaboration avec le fédéral, en 2008, pour établir des modalités de transparence financière, l’actuel gouvernement conservateur a mis fin aux travaux et a décidé d’imposer cette loi à sa manière, le résultat étant, encore une fois, l’émergence de conflits sur la place publique et la perpétuation de préjugés envers nos peuples ainsi qu’envers ceux et celles qui décident de prendre le rôle de chef et qui sont légitimement élus par leurs membres.
Finalement, le financement des conseils de bande ne provient pas toujours uniquement des gouvernements. Il arrive parfois que les chefs et conseils réussissent à faire reconnaître leurs droits ancestraux et issus de traités, avec, comme résultat, la possibilité de leviers économiques qui permettent de générer certains revenus autonomes. Ces apports relèvent ainsi la capacité des gouvernements locaux qui peuvent se donner les moyens de contrer le sous-financement gouvernemental à plusieurs niveaux.