Le projet de loi 78 est ni plus ni moins qu’une injonction, forçant autant le personnel enseignant que les étudiantes et les étudiants à reprendre les cours et à ne pas manifester à proximité des établissements d’enseignement. Non content de restreindre le droit de manifester du mouvement étudiant, le gouvernement en profite pour en restreindre l’exercice à tout autre mouvement, et ce, dès qu’il y a rassemblement de plus de 10 personnes. La Loi donne ainsi à un corps policier le droit de décider du lieu d’une manifestation et en imposant des amendes impressionnantes tant aux personnes qui y participeraient qu’aux porte-paroles et groupes organisateurs qui n’auraient pas avisé la police ou qui maintiendraient un trajet initial par exemple.
« Cela est inacceptable dans une société libre et démocratique. Le geste d’aujourd’hui dépasse les bornes. Pour casser une grève légitiment déclenchée, le gouvernement accorde des pouvoirs démesurés aux forces policières, il installe un climat d’intimidation et de dénonciation entre le milieu étudiant, le personnel enseignant et les établissements dans le but de couper les vivres des organisations étudiantes » souligne Mercédez Roberge, coordonnatrice de la Table.
Le droit à l’éducation ne se résume pas au droit d’accès aux établissements scolaires et les droits individuels ne doivent pas mettre en péril les droits d’association et d’expression. La Table réitère son soutien au mouvement étudiant et en profite pour féliciter ses membres pour leur persévérance et pour leur contribution à la défense de cet important enjeu de société qu’est le droit à l’éducation.
Les regroupements d’associations étudiantes sont les interlocuteurs légitimement mandatés par les étudiantes et les étudiants - interlocuteurs qui défendent, depuis bientôt 100 jours, des décisions prises démocratiquement. « La Table est très inquiète des conséquences de l’application de la loi spéciale, car elle envenimera la situation plutôt que d’apporter la paix sociale. Le gouvernement doit retirer son projet de loi et négocier de bonne foi » de conclure Mercédez Roberge.
La Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles (Table) est formée de 38 regroupements nationaux actifs à la grandeur du Québec. Ceux-ci représentent différents secteurs et différentes problématiques liées à la santé. À travers ses membres, la Table rejoint plus de 3 000 groupes communautaires de base de toutes les régions du Québec et de tous les secteurs.