Édition du 17 décembre 2024

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Logement, pauvreté et tarification : la « révolution culturelle » de Bachand se poursuit sur le dos des plus pauvres et de la classe moyenne, selon le FRAPRU

Québec, le 20 mars 2012 – « La soi-disant révolution culturelle amorcée en 2010 par Raymond Bachand se poursuit avec ce budget et elle continue d’ignorer les besoins des plus pauvres, à faire payer plus que sa part à la classe moyenne, à épargner les contribuables à plus haut revenu et à distribuer les cadeaux aux grandes entreprises. » C’est en ces termes que le coordonnateur du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), François Saillant, a réagi au budget présenté par le gouvernement Charest.

Charest continue de renier sa parole

Selon le FRAPRU, même si le gouvernement Charest a augmenté de 2000 à 2500 le nombre de logements sociaux financés dans le cadre du programme AccèsLogis, il continue de renier l’engagement pris par le premier ministre lui-même lors de la campagne électorale de décembre 2008. Il avait alors promis par écrit d’assurer « la prolongation du programme AccèsLogis Québec pour 5 ans, à raison d’un minimum de 3000 nouvelles unités par année, pour un total de 15 000 nouveaux logements sociaux et communautaires ». Cet engagement avait été respecté en 2009 et 2010, mais pas en 2011 où le nombre de logements financés est tombé à 2000.

Pour François Saillant, « le ministre Bachand jette de la poudre aux yeux quand il se sert du financement de 500 logements privés à loyer dit abordable en Abitibi, sur la Côte-Nord et dans des petites municipalités où le taux de logements inoccupés est inférieur à 1,5 % pour faire croire qu’il respecte son engagement de 3000 logements. En quoi, la construction de logements dont le loyer risque d’être fixé à plus de 1300 $ par mois aurait davantage atteint l’objectif, s’il avait rétabli les subventions spéciales de 14,2 millions de $ financées en 2010 pour faciliter la construction de logements sociaux dans ces régions.

Le FRAPRU se questionne par ailleurs sur le « nouveau mécanisme de financement » mis en place, de manière expérimentale, pour 200 des 2500 logements annoncés dans AccèsLogis, surtout que le budget annonce que ce nombre sera porté à 500 unités au cours des deux prochaines années. Faute de connaître les modalités d’une telle réingénierie du financement, il se demande quels seront ses effets sur les locataires et sur la viabilité des logements sociaux réalisés.

François Saillant considère que les besoins de logement vécus par 261 000 ménages locataires québécois, auraient amplement justifié de financer un nombre beaucoup plus important de logements sociaux : « Le gouvernement a, à raison, augmenté le nombre de logements sociaux pour les aînés en perte d’autonomie pour le porter à 1250, mais cela n’en laisse que 1250 autres pour tous les autres besoins pourtant urgents des familles, des personnes seules et des personnes itinérantes de tout le Québec ».

Le FRAPRU déplore que le gouvernement s’obstine à maintenir les prestations d’aide sociale des personnes considérées aptes au travail au niveau indécent de 587 $ par mois.

Tarifs : le pire est à venir

Le FRAPRU accuse par ailleurs le gouvernement d’ignorer les protestations qui se sont élevées de toutes parts face à sa révolution tarifaire de 2010 et de 2011. « Quand le gouvernement affirme que la classe moyenne sera épargnée par son budget, il oublie de dire que la hausse des droits de scolarité qui atteindra à terme 1625 $ par année commencera à faire sentir ses effets en septembre 2012. Il oublie de dire que, dès le prochain rapport d’impôts, la taxe santé qui est présentement de 100 $ par année sera portée à 200 $, peu importe le revenu des personnes. Il passe sous silence la hausse de 20 % des coûts d’électricité qui entrera en vigueur à partir de 2014 et qui s’ajoutera aux hausses régulières d’Hydro-Québec. Non, la classe moyenne et les ménages à plus faible revenu n’ont pas fini de payer », s’exclame M. Saillant.

Le FRAPRU est offusqué que le ministre Bachand ose dire que « chacun doit faire sa part » pour justifier ses tarifications injustes. Il déplore que le ministre des Finances s’acharne encore une fois à ignorer les autres options s’offrant au gouvernement et qui permettraient d’obtenir un meilleur financement des services publics. Il cite l’augmentation du nombre de paliers d’imposition pour les contribuables à plus haut revenu, l’abolition de l’exemption fiscale de 50 % pour les gains de capital réalisés par exemple à la vente d’actions boursières ou d’immeubles, le rabaissement des plafonds des REÉR qui est présentement de 23 000 $ par année, la mise en place d’un impôt minimal et de paliers d’imposition pour les entreprises ainsi que le rétablissement de la taxe sur le capital au moins pour les institutions financières.

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