Édition du 12 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Syndicalisme

Lockout chez Autobus Yamaska : les Teamsters sont furieux

LAVAL, QC, le 27 mai 2016 - Le lockout chez Autobus Yamaska entre dans sa troisième journée et les commentaires insultants de la directrice des ressources humaines de la compagnie de transport scolaire, Lyne Langlois, laissent présager un long conflit.

En effet, c’est une entrevue de la dirigeante qui a mis le feu aux poudres. Madame Langlois affirmait aux médias avant-hier que la raison pour laquelle Autobus Yamaska voulait donner en sous-traitance la vérification de sécurité avant départ était rendue nécessaire par le vieillissement des chauffeurs.

« Certains ont de la difficulté à ouvrir le capot d’un autobus, » a affirmé sans rire la représentante d’Autobus Yamaska.

La vérification avant départ a pour objectif d’assurer un transport sécuritaire des enfants. Des expériences tentées par le passé démontrent que les personnes les plus aptes à détecter les problèmes de sécurité - ou même les bris mécaniques - sont les chauffeurs, ceux-là mêmes qui utilisent ces véhicules plus de 20 heures semaine.

« Nos membres sont furieux parce que c’est de l’âgisme ! fulmine Jean Chartrand, président de la Section locale 106 des Teamsters. Les commentaires de madame Langlois sont insultants pour ces 19 travailleurs qui accomplissent de l’excellent boulot, mais aussi pour des dizaines de milliers de travailleurs plus âgés qui oeuvrent dans plusieurs industries. »

Le syndicat des Teamsters tient également à rappeler que les conditions offertes dans l’industrie ne facilitent pas l’embauche de travailleuses et de travailleurs plus jeune et que les salaires constituent, pour une bonne partie d’entre eux, un second revenu. De plus, les membres des Teamsters qui oeuvrent pour ce transporteur scolaire sont parfaitement en mesure d’effectuer les vérifications avant départ.

Les désaccords entre les parties prennent leur source dans la réduction des heures des chauffeurs, les salaires et, depuis le commentaire de Lyne Langlois, le manque de respect affiché à leur égard. Les travailleurs du transporteur scolaire veulent la parité avec leurs confrères et consoeurs de l’industrie. Leur taux horaire est de $19,92, alors que la compétition offre $20,32.

Rappelons que la compagnie a fait parvenir un avis de lockout au syndicat lundi dernier, vingt-quatre heures avant que les Teamsters envoient eux-mêmes un avis de grève.

« Autobus Yamaska pourrait perdre le contrat avec les commissions scolaires Eastern Township et Val des Serres si le conflit perdure, met en garde le président de la Section locale 106. J’invite donc les dirigeants de la compagnie à faire preuve de retenue dans leur propos et à mettre l’épaule à la roue afin de trouver une solution acceptable pour les deux parties. »

Le syndicat des Teamsters sera très vigilant et s’assurera qu’aucun briseur de grève ne sera utilisé pendant le conflit.

Sur le même thème : Syndicalisme

Sections

redaction @ pressegauche.org

Québec (Québec) Canada

Presse-toi à gauche ! propose à tous ceux et celles qui aspirent à voir grandir l’influence de la gauche au Québec un espace régulier d’échange et de débat, d’interprétation et de lecture de l’actualité de gauche au Québec...