Montréal 19 juin 2018. Malgré le rôle important joué par le Canada et la société civile canadienne dans son adoption, le Canada n’a toujours pas ratifié ce document important. Aujourd’hui, le Centre international de solidarité ouvrière (CISO), et le Comité québécois femme et développement (CQFD) sont à Ottawa pour demander la ratification de cette Convention par le gouvernement canadien, en cohérence avec ses orientations féministes. Nous demandons également que le gouvernement initie une discussion avec les provinces canadiennes afin qu’elles harmonisent leur législation avec la Recommandation n° 201 qui accompagne la Convention.
Selon Monique Pauzé, « Les aides domestiques font un travail de l’ombre, qui est ni connu ni reconnu. Comme femmes et comme parlementaires, nous nous faisons les porte-voix de ces travailleuses afin que leur soient garantis certains droits, dont un traitement égal et juste en tant que travailleuses, le droit à la sécurité sociale, et une protection réelle contre toutes formes de maltraitance, de harcèlement et de violence, à la fois durant le processus de recrutement et pendant la période de travail. »
Les travailleuses domestiques participent de façon non négligeable à l’économie mondiale. Malgré leur rôle précieux et indispensable elles sont victimes d’exclusion sociale, juridique et économique, et ce, de manière systémique. La convention représente une reconnaissance de l’apport historique de ces travailleuses ainsi que de leur travail, bref, de leur égale dignité.
Les conséquences de cette exclusion sont considérables. À travers le monde, l’OIT estime qu’il y a entre 67 et 100 millions de travailleuses domestiques. Karine Trudel ajoute : « Ces travailleurs voient leurs droits bafoués et subissent des violences psychologiques et physiques, des conditions de travail et de recrutement abusives, une mobilité réduite, et une incapacité à se syndiquer. Le Canada ne fait pas exception à la règle. » Aujourd’hui, près de 150 000 individus au Canada sont employés en tant que travailleurs domestiques, la plupart desquels sont des travailleuses migrantes en situation précaire.
Selon Elizabeth May : « Nous avons franchi d’importantes avancées en matière de droit des travailleurs au Canada. Mais ce travail, cette révolution des droits, n’est pas accompli. Beaucoup trop de travail, surtout le travail fait par les femmes, demeure du travail fantôme. Invisibles, ces travailleurs ne sont pas protégés. Ils ont besoin de reconnaissance juridique autant au niveau fédéral que provincial. Un début serait que le Canada ratifie la Convention n° 189. »
Aujourd’hui, seulement 25 pays ont ratifié la Convention. En imitant ces pays, le Canada imposerait son rôle de leader pour l’amélioration de la vie et des conditions des travailleuses domestiques, tout en encourageant d’autres pays à défendre leurs droits.
Un message, un commentaire ?